31 Décembre 2010
Le film finit par ces mots : "Je te cherchais" dit Marie-Jeanne (Marie-Josée Croze) ; et Marc (Jean Dujardin)lui répond "Je me suis perdu"... Peut-être ce dialogue insolite, apparemment, résume bien ce qui se trame pour chacun des deux personnages, au long de ce drame...
Une rencontre innatendue (l'est-elle tant que cela, d'ailleurs, le film semble le suggérer, mais pas sûr en fait ; ne dit-on pas qu'il n'y a pas de hasard ? D'autant plus que l'amant de Marie-Jeanne, même s'il ne connaît pas le passé qui les lie, a pu lui parler de Marc qu'il connaît bien...) ; et voilà que le passé ressurgit, celui de Marc, qu'il avait enfoui... "C'était interdit d'en parler"...
Ce passé qui le rattrappe, c'est celui de son enfance à Oran, en Algérie ; ce départ en France - il faudrait dire ce retour ? - à cause de la guerre. Ce passé, c'est aussi Cathy, l'amie d'enfance, celle qu'il aimait du haut de ses dix ans. Ce passé, c'est encore Marie-Jeanne, la silencieuse, la discrète, celle qui était là avec eux mais qu'en fait il ne voyait pas. Et puis ce passé, c'est enfin ce balcon sur la mer...
Marc vit entre Aix-en Provence et Marseille ; il sonne cet autre balcon sur la mer qu'est la côte. Paysages superbes qu'il recherche pour faire affaires.
Le film (signé Nicole Garcia) est beau, tendu mais calme, comme les vagues. Sans doute ce drame se déroule-t-il dans les années 80 ou 90, vu le look des ordinateurs ou des téléphones (pas les portables, il n'y en a pas !) ; ceci dit les costumes sont plutôt ceux des années 2000, comme la superbe résidence de Marc et de sa femme, ce qui crée une sorte de bizarrerie dans les décors. On pourra s'étonner aussi que l'histoire qui crée la rencontre de Marie-Jeanne et de Marc, une histoire de mafia visiblement, ne soit pas plus exploitée ou mieux menée à son terme.
Au bout du compte, que deviendront nos deux héros ? On ne le sait guère mais on comprend que lorsque le passé enfoui resurgit, le présent en est chamboulé...