20 Octobre 2010
Qui sont nos amis ? Que font-ils ? Que pensent-ils ? Sont-ils d'ailleurs, pour de vrai, nos amis, ou seulement des connaissances plus ou moins proches ou plus ou moins lointaines ?
Voilà les premières pensées qui me viennent quand je le mot "Facebook" me vient à l'esprit après avoir vu ce film...
Une des questions existentielles majeures qui se pose à nous et qui avait fait l'objet d'une de mes homélies il y a quelques semaines et celle de savoir quel est l'essentiel de notre vie,
qu'est-ce qui nous guide... ?
Ce week-end, comme un écho, plus de 600 lycéens vont se retrouver à Grenoble autour de la question "Qui nous fera voir le bonheur ?"
Tout cela s'agite en moi après avoir vu le film de David Fincher sur l'histoire ou les débuts de "Facebook".
Le sous titre est intéressant : "On ne peut pas avoir 500 millions d'amis sans se faire quelques ennemis". D'autant plus quand on comprend que MarK Zuchenberg, fondateur de "Facebook" n'en avait
pour ainsi dire pas... Ou plutôt qu'un seul, Eduardo Saverin.
Tout démarre, pourrait-on dire, par une broutille amoureuse ; qui révèle à Mark son côté "génie-autiste". En quelques heures, il établit une sorte de vengeance en créant un site sur lequel se
retrouvent les photos de toutes les filles du campus et pour lesquelles les étudiants de Harvard sont invités à voter pour la plus belle. Tout va très vite ; il sature le réseau en quelques
heures à peine, avec la complicité de son ami Eduardo. Une bande d'étudiants comprend qu'il y a là de quoi créer une sorte de réseau social pour l'Université dont ils rêvaient - et se faire pas
mal d'argent. Mark accepte d'entrer dans leur aventure mais décide en fait de faire cavalier seul, avec son ami Eduardo à qui il confie toute la partie financière. C'est la naissance de
"Facebook" qui très rapidement va déborder le campus, les universités, les Etats-Unis et devenir le phènomène mondial que nous connaissons. Le tout avec beaucoup d'argent en jeu ; et un procès
pour usurpation de bien d'autrui, à savoir l'idée, le concept - les frères Winklevoss ont bien compris ce qu'ils perdaient en laissant Mark jouer en cavalier seul. Un deuxième procès va opposer
également Mark à son ami, évincé sous la pression de ceux qui payent et qui comptent bien faire fructifier l'argent qu'ils investissent.
Eduardo martèle à plusieurs reprises à Mark : "j'étais ton seul ami"... C'est un comble pour ce réseau social basé sur les "amis" reconnus en tout cas comme tels ! Mais Mark est seul. Et son
argent - sa fortune - n'y change rien... Désespérément on le voit solliciter via "Facebook" l'amitié de celle qui sans le savoir le poussa à créer cette "machine" assez géniale de laquelle on
devient tellement vite "accroc" (comme le dit une étudiante dans le film).
"Facebook", ça a de fait un côté génial, intéressant - ce n'est pas moi qui vais dire le contraire. Une vraie façon de rester en lien avec des amis, d'échanger des nouvelles, de se tenir au
courant de pleins d'évènements. Mais il y a en même temps ce côté tellement superficiel, si peu réel car tellement virtuel... Nos amis sont-ils vraiment des amis ? N'y a-t-il pas, de plus, sur
certains "profils" des tendances - parfois inconscientes - un peu exhibitionnistes qui favorisent du coup un certain voyeurisme... ? C'est en tout cas un formidable outil pour rester en lien mais
qui à le revers de ses qualités !
"Facebook" c'est aussi une terrifiante machine à sous pour ses actionnaires ; à en donner le vertige quand on sort de la salle de cinéma !