14 Janvier 2018
C'est un film à la fois superbe mais déconcertant. Le 1er long métrage du flamand Kristoph Hoornaert. Impressionnant, même si j'en suis sorti spontanément un peu déconcerté...
Un jeune homme qui en tue un autre. Dans une forêt magnifique qui respire de vie. On apprendra que c'est son frère... Et un vieillard qui le trouve, le recueille dans sa ferme, isolée. Un homme quasi cloîtré, ne parlant à personne depuis des années, finira-t-on par découvrir...
Que leur est-il arrivé, à l'un comme à l'autre ? Et que produit ou que réveille et va permettre cette rencontre ?
Le vieillard va finir, petit à petit, par dire, se dire, raconter, face au mutisme et aux pleurs du jeune homme... Et là se dévoile le sens de l'énigmatique début du film... La fin, elle, est mystérieuse et ambiguë : que se joue-t-il là, que se passe-t-il exactement ? Un don de soi pour l'autre, comme bouc émissaire, et donc une acception de la situation ou de ce qui est peut-être une accusation, qui serait comme une forme de rédemption pour l'un et/ou pour l'autre ?
Un film déconcertant, étonnant, dans sa lenteur. Qui dit ces années de mutisme, et l'impossible à raconter... Entre deuil et meurtre...
Mais un film contemplatif aussi ou en fait. Ce qui le rend superbe. Les arrêts sur image sur la nature magnifique, qui dit la vie qui est là. Sur les regards, également, de l'un sur l'autre, ou dans le vide, qui disent ou suggèrent ce qui se joue intérieurement pour chacun, ce qui est aussi de l'ordre de la vie, blessée, qui les traverse.
Etonnant et superbe...
Et tout cela quasiment dans le silence. Celui de l'économie de mots, qui laisse place à ceux de la nature qui vit. Celui de la musique qui se fait rare, deux ou trois extraits de Requiem, Mozart et Fauré, qui ne sont que des ponctuations musicales, comme des pauses dans le silence que crée le mutisme de chacun.
Impressionnant... et contemplatif...
Un film de Kristoph Hoornaert, avec Gilles De Schryver et Johan Leysen.