3 Décembre 2020
Un roman magnifique. Terrible en ce qui nous est conté – quoi que, en fait… – mais magnifique : le style, la façon de mettre en récit, peut-être même une forme de rédemption...
Malaka nous raconte sa mère, “Salina, femme salée par les pleurs, condamnée à naître et à mourir en marchant dans des inconnues” (p.147-148). Il nous raconte sa mère, et il le doit : pour l'accompagner jusqu'au bout et lui offrir le repos qu'elle n'a jamais connu...
Il raconte donc sa mère, son histoire, ses exils, sa vie... Elle, Salina, la femme aux trois exils, la femme aux trois fils, le fils du viol – le fil haï –, le fils colère – qui la vengera – et lui, Malaka, le fils reçu, celui qui pourra tout racheter...
Vraiment, je recommande... Laissez-vous prendre par cette histoire, cette femme, cette vie, ce récit. C'est bien écrit, c'est beau, alors même que la vie n'a pas épargné Salina et les siens, mais la vie a traversé les déserts et la violence des coeurs et des hommes, la vie a traversé cette femme...
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Laurent Gaudé, Salina. Les trois exils, Babel, octobre 2020 (Actes Sud, 2018), 151 pages (format poche), 6€90.
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Merci à mon ami Emmanuel de m'avoir donné envie de lire ce roman. Une autre façon de dire et d'inviter à la lecture, sur son blog.