Homélie lundi 15 février 2021

Lundi de la 6ème semaine du Temps Ordinaire

[Université d’hiver de la pastorale jeunes adultes en Isère à La Salette sur le thème de la Doctrine Sociale de l’Eglise]

Gn 4,1-15.25 / Ps 49 (50) / Mc 8,11-13

 

Vous vous rappelez, dans son 1er topo hier Philippe nous disait sur la 1ère question de Dieu à l’homme, dans nos bibles, c’est : « Où es-tu ? » Et dans la 1ère lecture de ce soir on vient d’entendre la 2ème question de Dieu à l’homme : « Où est ton frère ? »

« Caïn et Abel »... ça tombe bien qu’on entende ce récit. Parce que ça n’est pas sans liens avec la Doctrine Sociale de l’Église.

« Caïn et Abel », je ne sais pas comment c’est dans vos famille et dans vos relations avec vos frères et sœurs, mais c’est l’histoire originelle de notre humanité relationnelle et fraternelle qui est marquée par la jalousie, la rivalité, la violence des relations, jusque dans nos familles et nos fratries...

Cette histoire de jalousie et de soif de reconnaissance c’est malheureusement universel... C’est vieux comme le monde !

Et cette jalousie qui nous habite si vite, ces rivalités qui marquent nos rapports les uns aux autres, la Bible nous dit que c’est chemin de mort. On se fait mal et on n’en sort pas indemne. Personne. La preuve : ni Abel, vu qu’il meurt, ni Caïn, dans ce qu’il vivra désormais.

Et pourtant... ou justement... la toute dernière encyclique sociale, que le pape François nous a donnée il y a quelques mois à peine, Fratelli tutti, nous appelle très concrètement à la fraternité universelle. Qui est donc possible. Mais qui est surtout, nous dit le pape François, un enjeu pour la préservation et l’avenir de notre humanité.

Il nous y appelle au nom même de l’Évangile, au nom même de la dignité de tous, au nom même de l’appel à aimer.

Oui, nous sommes bien « le gardien de [notre] frère », quel que soit son chemin. Car – on l’a dit hier – il l’est créé à l’image de Dieu.

Se perdrait-il en chemin ? Comme Dieu qui va mettre un signe sur Caïn pour protéger sa vie, comme Dieu, à son image, nous sommes appelés à protéger la vie de l’autre, la vie de ce frère – cette soeur – en humanité, quel qu’il soit. Car Dieu veut pour nous la vie, quoi qu’il arrive.

Et si l’autre est pour nous un ennemi, entendons ce que dira Jésus : l’appel à aimer même nos ennemis. C’est-à-dire : croire qu’il ne sont pas que leurs actes. Et que, même très enfoui en eux, il y a du bien et du beau en chacun. Et rappelons-nous que dans un même appel, non seulement Jésus nous dit d’aimer nos ennemis, mais aussi, poursuit-il, de prier pour ceux qui nous persécutent.

Voilà, je crois, où commence l’amour du frère, notamment quand il parait difficile voire impossible. Par la prière !

Voilà comment apprendre avec le Christ à « changer de regard » (comme on disait hier) « pour changer le monde » ! Par la prière !

Philippe nous l’a répété à plusieurs reprises ce we. Mais je pensais aussi à frère Roger, de Taizé, qui disait : « Rien n’est plus responsable que de prier »...

Alors prions. Et c’est notamment ce qu’on peut demander dans cette eucharistie : qu’il nous soit donné de grandir sur ce chemin de la fraternité universelle.

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