La loi de Téhéran

 

Ce film nous plonge dans le monde iranien de la police et de la justice. Sur fond de plongée dans les milieux de la drogue.

Ce que j'aime dans la littérature ou avec le cinéma, c'est justement cela : nous permettre une forme d'immersion dans une réalité de vie ou du monde qui nous est extérieure, nous faire toucher du doigt ce qui se joue là pour d'autres, dans d'autres cultures, d'autres milieux. Nous permettre d'ouvrir notre champ de compréhension du monde, de ses injustices, de la violence qui le traverse, mais aussi tout ce qui est de l'ordre d'une quête de sens ou ce qui touche à l'espoir ou au combat pour vivre...

Là, c'est réussi. Cinématographiquement parlant – les plans, le rythme, le jeu des acteurs –, et dans l'immersion que ce film nous fait faire et pour laquelle le réalisateur s'est lui-même immergé et documenté sur quasiment une année pour être, dit-il, au plus près de la réalité (celle des toxicomanes inculpés mais aussi celle des policiers et celle des juges).

C'est l'histoire d'une traque, celle d'une sorte de parrain, une traque qui pourrait coûter la vie à beaucoup. Tout simplement parce qu'ils sont vraiment très nombreux à consommer – un véritable fléau – et qu'ils sont nombreux aussi à n'avoir pas d'autre choix pour tenter de sortir leur famille de la misère que de prendre le risque – ou y être obligé –, le risque de se faire coincer et d'encourir alors la peine de mort – que ce soit pour quelques grammes ou pour plusieurs dizaines de kilos...

On mesure au final combien se joue là, dans la lutte contre ces réseaux de drogue, un drame terrible face auquel le combat pourrait sembler vain. Et l'on mesure tout autant la misère et la détresse, l'extrême pauvreté, d'une population qui tente de survivre...

Ce film est signé Saeed Roustayi, jeune cinéaste iranien né en 1989 à Téhéran.

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