Homélie Noël 2021

Messe de l'aurore 25 décembre 2021

Is 62,11-12 / Ps 96-97 / Tt 3,4-7 / Lc2,15-20

 

Les bergers ont reçu l'annonce d'une Bonne nouvelle. Un sauveur nous est né. Que font-ils ? Ils partent, ils se mettent en route. Ils y vont avec empressement, nous dit même le texte. Comme Marie se mettant en route pour rejoindre Elisabeth. Ils se laissent déplacer par cette annonce reçue.

Mais pour se laisser déplacer par cette annonce, il faut l'entendre ! Nous aussi d'ailleurs. Pas forcément comprendre, tout comprendre, mais oui, se laisser déplacer. Pour contempler le mystère annoncé.

Il s'agira tout-jours et d'abord d'entendre. Entendre une Parole. Il s'agira comme pour les bergers d'entendre pour voir. Et pour nous : voir avec le coeur. C'est-à-dire croire !

Car ce que les bergers ont vu c'est étonnant au regard de l'annonce reçue : un bébé tout fragile, sans doute qui dort ou qui pleure ou qui mange, tout petit dans une étable non chauffée et sans doute éclairée d'une petite bougie ou d'un feu à entretenir, dans la nuit noire... Rien qui en mette plein la vue, plein les yeux. De nuit...

Il leur faut croire que là est le sauveur annoncé. Croire que là est l'accomplissement de ce qui a été entendu : un sauveur est né...

Ils ont foi, ils croient. Sur Parole. Et c'est bien ce qui nous est proposé à nous aussi. Il y a comme une certitude en eux. Croire. Croire que Dieu accomplit sa promesse et donc qu'il accomplira encore pour nous ses promesses. Croire qu'il est Dieu avec nous, Emmanuel, et ce faisant qu'il est bien Dieu sauve, Jésus.

Se laisser déplacer, donc, entendre pour voir, et pour cela, comme les bergers, entrer en adoration. Voilà ce qu'est croire. Là se tenir en silence au plus près du mystère. Et comme Marie méditant tout cela et le gardant en son coeur, nous laisser imprégner nous aussi. Nous laisser imprégner du mystère célébré.

Quel est-il ce mystère ? Dieu qui vient établir sa demeure parmi nous, en ce monde. Dieu qui s'est laissé déplacer lui aussi pour venir à nous. Et ainsi, aussi, Dieu qui veut établir se demeure en nous, aujourd'hui encore.

Et la nuit devient lumière. Ou plutôt : une lumière peut briller au coeur de la nuit, au coeur de toute nuit. Lumière du mystère d'une Présence, celle du Christ, imperceptible et toute fragile, mais réelle. Mystère d'une Présence qui est celle de la miséricorde du Père, son « amour qui console, qui pardonne et qui donne l'espérance » (pape François), son amour qui relève et redonne Vie, son Amour sauveur. Cet amour que l'Esprit Saint vient répandre en nos coeurs et par lequel il nous rend présent Jésus. Ce que nous célébrons à chaque eucharistie.

Et ainsi il se fait présent en nous et par nous à ce monde.

Et la lumière peut briller malgré les nuits de nos vies. Grâce à ce que nous apprendrons à en rayonner chacun et ensemble.

Pour l'heure, en ce jour, contemplons le mystère annoncé. Laissons-nous imprégner de cette Bonne nouvelle, ce mystère qui nous rassemble, et accueillons ainsi la paix de Noël, cette paix qui est joie promise.

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