11 Février 2024
6ème dimanche du Temps Ordinaire - Année B
Journée mondiale de prière pour les malades
[Week-end de préparation au mariage - sur le thème de la la liberté]
Lv 13,1-2.45-46 / Ps 31 (32) / 1Co 10,31 – 11,1 / Mc 1,40-45
Ce qu’on vient d’entendre c’est une histoire de guérison – et même plus que cela, en fait. Ça peut nous paraître beau mais un peut étranger pourtant à ce qu’on vit nous – pas sûr qu’on connaisse des lépreux, et puis on voit bien dans nos vies à nous qu’il ne suffit pas de demander à Dieu d’être guéri pour que ça marche !
Alors comment on fait, si on veut bien croire que Dieu veut pourtant nous dire quelque chose à nous aujourd’hui par ces textes ? C’est le pari de confiance auquel nous sommes appelés !
Comment on fait, donc ? On y va par étapes :
Alors, 1ère étape, qu’est-ce qu’on nous raconte ? Une guérison ! Celle d’un lépreux : non seulement quelqu’un de malade – et d’une maladie assez horrible – mais en plus quelqu’un qui est du coup rejeté de toute vie sociale, qui est banni, quelqu’un qu’on a exclu. Parce que ça fait peur. Parce qu’on a peur que ça gangrène tout. Et c’est ce qu’on a entendu dans la 1ère lecture.
Dans l’évangile de ce matin Jésus se laisse approcher par cet homme. Il est libre de toute peur. Et il voit la personne – la personne humaine – avant de voir le risque ou la « case » dans laquelle on a mis cet homme. Il se laisse approcher et il se laisse toucher par lui, par sa demande. On nous dit qu’il est saisi de compassion. Il ne peut pas ne rien faire.
Et ce qui l’a touché, c’est quoi ? C’est ces mots du lépreux : « Si tu le veux tu peux me purifier ». Réponse de Jésus : « Je le veux, sois purifié ».
Non seulement il le peut, car il est Dieu lui-même qui est venu visiter notre humanité, Dieu qu’il veut nous offrir et nous révéler son salut. Non seulement il le peut, il y a un acte de foi à poser – nous aussi –, mais en plus il va ici le faire – il le veut.
Et la suite, elle est double : (1) aller voir le prêtre – l’enjeu c’est qu’on puisse réintégrer cet homme dans une vie sociale normale – et (2) que ce soit un témoignage pour les gens : sa confiance en Dieu l’a guéri et celui qui l’a guéri c’est Jésus – dont la mission c’est de nous révéler l’amour de Dieu pour nous, un amour qui sauve ; ici : de la maladie et de l’exclusion. Un amour qui remet en route, qui remet en vie, qui remet en relations.
Ça m’amène à la 2ème étape. On pourrait se dire : ok, c’est une belle histoire, mais nous alors ? Qu’entendre pour nous ?
Deux choses, je crois : [1] ce que ça dit de moi avec Dieu – de nous avec Dieu –, et [2] ce que ça appelle pour nous dans notre relation aux autres, à l’exemple et à la suite de Jésus – c’est ce que nous a dit St Paul à la fin de la 2ème lecture : « Imitez-moi comme moi aussi j’imite Jésus. »
[1] Moi et Dieu !? On n’est pas tous lépreux et vous n’êtes pas tous malades, mais pourtant cette guérison elle nous parle de quelque chose qui nous concerne tous : le salut.
Être sauvés c’est être libérés de ce qui entrave nos vies, ce qui nous empêche d’être pleinement libres au sens d’être pleinement nous-mêmes et d'être pleinement vivants : la maladie, sans doute et pour une part, l’exclusion ou le rejet, mais aussi le découragement dans les épreuves ou à cause de notre péché – comme on l’a chanté avec le psaume – ou encore telle blessure profonde de mon histoire personnelle qui me paralyse peut-être dans mes relations.
Et là il y a un acte de foi à poser, et une demande à oser faire : « Si tu le veux, Seigneur, tu peux faire quelque chose pour moi – tu peux me guérir, me sauver, me redonner goût à vivre, etc. Si tu le veux, car tu peux. » Dieu peut.
Avec cet autre acte de foi à poser : Dieu nous donnera ce dont on a profondément besoin.
Et la question du coup c’est : qu’est-ce que qui a besoin, je crois, de salut dans ma vie, qu’est-ce qui a besoin de la force de Dieu, qu’est-ce qui a besoin de consolation, de pardon, d’amour, etc. ?
Et alors [2], ensuite, à quoi ça m’appelle pour les autres. L’amour en actes dont on parlait ce matin. À l’exemple et à la suite de Jésus, vivre sa mission, devenir sa présence, ses mains qui vont prendre soin, sa voix pour consoler ou réconforter, ses pieds pour s’approcher. Il s’agira de me faire proche de l’autre, l’autre qui souffre comme l’autre que sont celles et ceux qui sont exclus ou marginalisés.
Mais aussi – ou mais encore – consentir à ce que l’autre se fasse proche de moi, que l’autre s’abaisse à ma hauteur pour prendre soin de la part blessée et fragile de qui je suis. L’amour en actes.
Du coup la question pour nous c’est : qu’est-ce qui en moi a besoin d’être rejoint, sauvé, guéri, apaisé ? Et qui sont-ils celles et ceux autour de moi – autour de nous – dont on peut chacun ou semble essayer de sa faire proche ?
Ce sera alors notre troisième étape, après (1) ce que nous dit le texte et (2) comment ça peut me rejoindre moi : (3) quelle prière jaillit de cela, quelle prière faire monter vers Dieu ? Soit de demande, pour moi ou pour d’autres autour de moi, soit d’action de grâce… Et ça, ça nous appartient à chacun…
Alors on va prendre quelques instants de silence, là maintenant, et on va recueillir ce qui nous habite, ce qui remonte en nous à l’écoute de tout cela, le recueillir et l’offrir bien simplement au Seigneur. C’est notre prière… Amen.