31 Mai 2024
Fête de la Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie
[Carmel ND de Surieu]
So 3,14-18 / Ct Is 12, 2-6 / Lc 1,39-56
De cette rencontre entre Elisabeth et Marie jaillit la louange. Celle d’Elisabeth est comme un cri de l’Esprit Saint en elle, par elle, avec cette phrase qui va être comme un déclencheur du chant de Marie : « Heureuse celle qui a cru en l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Et comme si Marie prenait là conscience de ce qui lui arrive elle peut exulter de joie et nous offrir ce chant du Magnificat qui est telle une confession de foi.
La joie déborde en ce jour. Celle-là même des promesses de Sophonie qui s’accomplissent. La joie déborde, qui est fruit de l’Esprit Saint (cf. Ga 5,22).
Et Marie chante la miséricorde du Père que le Verbe fait chair ne va cesser d’annoncer et de révéler et à laquelle il nous appellera nous aussi : « Soyez miséricordieux comme le Père est miséricordieux », dira-t-il à ses disciples (Lc 6,36).
La miséricorde : là est l’être-même de Dieu, sa sainteté, cette sainteté à laquelle il nous appelle, cet amour sauveur qui vient relever les humbles et les petits et combler les faims véritables de toute vie.
Car celui que porte Marie, c’est bien le Pain de Vie, le Pain vivant descendu du Ciel, qui vient combler, par sa Parole et le don de lui-même, la faim véritable de tout homme : à vivre !
Vivre pleinement, vivre libérés de l’emprise du mal et de la mort, et vivre de cet amour véritable que nous recherchons tous et de bien des façons, et qui donne sens à toute vie.
Vivre, en vie éternelle ; vivre déployés, libérés de tout ce qui nous cloue au sol ou nous paralyse et de tout ce qui défigure nos vies et ce monde. Vivre au cœur de cela, d’ailleurs : recevoir la vie en ce lieu-là, faire l’expérience de la vie qui est là malgré tout et qui nous traverse, la vie qui nous rend vivant, malgré tout mais vraiment.
Alors, heureux sommes-nous de croire et d’oser croire en ces paroles, ces promesses de vie, qui nous sont dites à nous aussi de la part du Seigneur ; ces paroles, ces promesses de vie qu’il nous adresse en ce jour par la louange d’Elisabeth et le chant de la Vierge Marie.
Puissions-nous, à son intercession, croire toujours en l’accomplissement des promesses de Dieu pour nous aussi. Puissions-nous accueillir et voir les merveilles de Dieu, et puissions-nous en témoigner pour d’autres, les chanter, habités nous aussi de l’Esprit Saint que nous avons célébré à la Pentecôte ; et cela, quoi que nous traversions.
D’ailleurs Sophonie l’annonçait et nous y appelait déjà : « Ne crains pas (…) ! Ne laisse pas tes mains défaillir ! Le Seigneur ton Dieu est en toi [avec toi], c’est lui (…) qui apporte le salut. Il (…) te renouvellera par son amour » …
Alors oui, heureux celles et ceux qui croient en l’accomplissement des paroles du Seigneur, elles sont chemin de vie et d’espérance. Qu’elles nous donnent de nous élancer joyeusement à la rencontre de l’autre qui est là et qui en a besoin, et d’être pour lui – pour elle – présence de Dieu, présence de salut, dans l’amour qui humblement se fait proche. Amen.