31 Mai 2024
Merci à Jeanne Benameur pour ce roman. Sans doute celui qui m’aura le plus touché et impressionné de ces derniers mois. L’histoire est très belle et le style d’une délicatesse et d’une douceur assez étonnantes.
C’est l’histoire de Simon. Il est psychanalyste. Il l’était, car il décide d’arrêter son activité et même de voyager. Il n’a pas bougé depuis si longtemps. Sa ville, l’île voisine de son enfance et l’océan lui suffisaient. Et l’écoute patiente de ceux qui franchissaient la porte de son cabinet.
Mais il le sent, c’est le moment d’oser ce départ. Il le faut. Et il va partir loin. Géographiquement et intérieurement. Et ce qu’il va découvrir et réentendre en lui et de ce qui l’habite au plus profond, il faut qu’il l’accueille et y consente, pour qu’il puisse retrouver confiance avec lui-même et peut-être même avec la vie.
Les rencontres qu’il va faire là-bas, à l’autre bout du monde, les silences aussi qui vont lui permettre de recueillir ce qui remonte en lui, et la mise en mots qui libère alors, tout cela va finalement lui permettre d’apprivoiser ce qu’il préférait taire en lui. Il aura passé sa vie à écouter le mystère de toute vie, à s’en approcher, et par là-même à aider l’un ou l’autre, mais il lui aura fallu tout ce temps, et finalement ce voyage, pour advenir à ce qui aura profondément marqué son histoire et qu’il ne voulait ou n’osait pas voir…
C’est vraiment très beau. Et tellement bien écrit.
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Jeanne Benameur, La Patience des traces, Babel, mai 2024 (Actes Sud, 2022), 200 pages (format poche), 7€90.
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De Jeanne Benameur j’avais lu il y a quelques années déjà son Otages intimes ; pour lire ce que j’en écrivais alors c’est en cliquant ici ou sur le titre… Ça me donne envie en tout cas d’aller m’y replonger, mais de découvrir aussi d’autres de ses romans…