Il est des hommes qui se perdront toujours

Il est des hommes qui se perdront toujours

Ils sont trois frères et sœur. Violentés par leur père, le troisième notamment, malade et même polyhandicapé. Trois frères et sœur qu’on va voir grandir dans leur cité marseillaise et avec les gitans du campement voisin. Trois frères et sœur qui rêvent d’amour, d’une vie meilleure et de tuer leur père.

La violence est quasi partout présente, y compris en amour, et la drogue aussi. Mais c’est pourtant un très beau roman. Terrible, difficile, mais très réussi. Une plongée dans un monde qui est là, pas bien loin, presqu’à nos portes…

Lisant ces pages qui sont par moment déstabilisantes, je repensais à ces mots de Bernard Pivot qui ont tournés sur les réseaux au moment de son décès, en mai dernier : « Lire n’est pas se retirer du monde. C’est entrer dans le monde par d’autres portes ». Et là c’est tout un monde, autre que le mien et violent, avec ses rêves et ses misères, mais c’est la vie de certains et cette vie les appelle à vivre eux aussi…

J’ai été pris du début à la fin par ces pages, cette fresque sociale, où l’on se demande jusqu’où ça va aller, comment ils vont s’en sortir, comment ça va finir… Et cette question qui nous tient dès les premières pages : qui aura osé tuer le père, et sa haine, sa violence, avec lui ?

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Rebecca Lighieri, Il est des hommes qui se perdront toujours, folio, juillet 2023 (P.O.L éditeur, 2020), 358 pages (format poche).

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