16 Juillet 2024
Je suis très heureux de cette lecture. Très touché aussi. Je pensais lire un roman, c’est plus un récit de vie, quasi un témoignage.
Un homme de 60 ans écrit. L’auteur lui-même, je crois – Jean-François Beauchemin. Et ce qu’il nous raconte c’est son frère et leur relation particulière – complexe mais belle. Ils ont perdu leurs parents depuis longtemps, ils s’interrogent sur le sens de ce qui se donne à vivre, notamment au travers et au cœur de leur relation qui est marquée par la maladie du frère, la schizophrénie.
C’est terrible et difficile ce que vit le frère malade, évidemment, et notamment les phases de crises paranoïaques. C’est douloureux aussi et pas facile pour ses proches. Et chacun essaye de vivre, d’avancer là, de trouver sens. Dans la patience des jours... Parfois c’est le découragement, parfois on se sent démuni, parfois c’est très beau et étonnant ce qui arrive à se dire et à se partager... Mais que ce doit être difficile jour après jour...
C’est en tout cas un très beau récit, au fil des jours et du quotidien ordinaire, au fil des souvenirs aussi ; des pages qui nous font plonger un peu dans cette douloureuse réalité. Mais tout en pudeur et même tout en douceur. Et c’est vraiment touchant, bouleversant, mais sans être larmoyant. Car, malgré tout, leur relation est belle. Et ce qui est vécu, partagé, mis en mots, a du sens ou peut en trouver voire en donner – je ne sais trop comment dire – : cette vie interroge la nôtre et notre propre quête de sens, la question aussi du pourquoi du mal et de la souffrance et celle, effleurée, du silence ou de l’absence de Dieu – qui est évoqué par moments...
Je trouve très réussi et je recommande, vous l’aurez compris. En plus c’est écrit en courts chapitres qui nous permettent de faire pause et laisser résonner ce qui se raconte, au fil du récit, des souvenirs, des questionnements aussi... Oui, je recommande...
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Jean-François Beauchemin, Le roitelet, folio, décembre 2023 (Editions Quebec Amérique inc. 2021), 190 pages (format poche).