Homélie baptême de Marie-Anne

Samedi 2 novembre 2024 - Baptême Marie-Anne

Ga 3,26-28 / Ps 62 (63) / Jn 4,5-14

 

J’avais envie de commencer ces mots d’homélie en vous remerciant, Estelle et Martin, pour ces textes que vous avez choisis et par lesquels, je le crois, Dieu veut et peut ce soir nous dire quelque chose.

En les priant, ces textes – et l’évangile notamment –, je me disais qu’ils sont à la fois tout simples et assez profond ; et ça, ça vous ressemble ! Mais blague à part, et plus fondamentalement, c’est beau, je trouve, de se remettre dans cette scène de la rencontre de Jésus avec la Samaritaine. Et il faudrait même que nous allions chacun relire toute cette histoire en son entier – la suite de ce long ch. 4 de St Jean.

Parce que c’est non seulement l’histoire d’une rencontre où Jésus nous dit des choses importantes, comme ce qu’on vient d’entendre, mais c’est aussi l’histoire de comment cette femme de Samarie apprend petit à petit à comprendre qui est vraiment cet homme qui est là, et en finale de l’histoire elle devient même témoin de ce qu’elle a compris de lui et de ce que cette rencontre a provoqué pour elle. Elle devient missionnaire, si j’ose ce « gros » mot. Elle va trouver d’autres, elle leur dit ce qui s’est passé, et voilà qu’ils vont venir à lui.

Je crois qu’on a là tout l’enjeu de notre vie chrétienne et de ce chemin qui s’ouvre pour Marie-Anne, ce qu’on lui souhaite. L’enjeu c’est de faire un jour cette rencontre du Christ qui est là et qui venu nous visiter, qui veut se faire proche et nous rejoindre au cœur même des fatigues des jours et de nos vies blessées.

Et là il veut apaiser nos soifs de vivre, de vivre vraiment, c’est-à-dire d’aimer et d’être aimés, d’aimer de façon plus juste, plus ajustée, d’un amour qui permet à l’autre de devenir vraiment lui-même et de se déployer, de fructifier, de rayonner, de se répandre telle la bonne odeur du saint-chrême tout à l’heure, rayonner et répandre la bonne odeur de l’Évangile et du projet d’amour de Dieu pour nous.

Cette page d’évangile c’est l’histoire de cette rencontre que Jésus veut vivre avec nous, qui va remettre en route et en confiance. Cette femme qui allait au puits à l’heure où personne n’y va, cette femme dont au saura dans la suite de l’histoire qu’elle en est à son 6ème mari – et encore, ils ne sont même pas mariés – cette femme va être relevée, restaurée dans la confiance en elle-même. Elle a du prix aux yeux de Dieu. Elle va même devenir témoin de ce qui s’est joué pour elle – je l’ai déjà dit.

Alors entendons cela nous aussi, bien simplement ; entendons que Dieu veut nous rejoindre nous aussi et offrir la source véritable de la vie : son amour, son amour sauveur, sa miséricorde, cet amour que l’Esprit Saint veut répandre en nos cœurs pour être notre vie, être cette force de vie et d’amour qui fera toute chose nouvelle et qui sera notre force pour aller à la rencontre d’autres autour de nous, au nom de Dieu qui veut se faire proche de tous, l’Esprit Saint qui nous donne ainsi d’être alors témoins de l’Évangile – à notre petite mesure mais toute notre mesure.

C’est bien ça l’enjeu de notre vie chrétienne. C’est bien ça l’enjeu du chemin qui s’ouvre pour Marie-Anne.

Et sur ce chemin, comme la Samaritaine, elle apprendra petit à petit qu’il y a cet homme Jésus qui est venu au nom de Dieu, qu’il y avait là bien plus que Jacob et d’autres avant lui, qu’il y avait chez lui quelque chose d’un prophète mais bien plus qu’un prophète. Ne serait-il pas le Messie, l’envoyé de Dieu, celui que le peuple attendait ? Et n’y a-t-il pas plus encore avec lui ? C’est le mystère de son incarnation, jusqu’à sa résurrection. Et un jour Marie-Anne pourra dire, comme nous et comme au pied de la Croix : celui-là, n’est-il pas le Fils de Dieu ?

Et au souffle de l’Esprit Saint que Marie-Anne pourra demander, célébrer et recevoir pleinement au jour de sa confirmation, Marie-Anne deviendra témoin, à sa mesure, appelée à partager à d’autres ce qu’elle aura compris « un peu-beaucoup-passionnément-à la folie » de l’Évangile, et ce qu’elle aura touché du doigt de la présence de Jésus à sa vie et à la nôtre…

C’est frère Roger de Taizé qui disait souvent : le petit peu de la foi que tu as déjà, le petit peu de l’Évangile que tu as déjà compris, tu peux déjà en vivre, tu peux déjà l’annoncer.

C’est l’enjeu, je crois, c’est le chemin sur lequel nous sommes tous appelés à avancer, avec ce que nous sommes et là où nous en sommes.

Et Dieu veut se faire proche de nous, se donner à reconnaître. A nous de le chercher, comme nous l’avons chanté avec ce si beau psaume 62, et à nous de rendre grâce de ce qui déjà aura été donné et pressenti de sa présence et de son amour, son salut…

Alors je ne sais où vous en êtes les uns les autres de ce chemin, je ne sais où vous en êtes de ce baptême que vous avez un jour reçu – pour ceux qui sont baptisés – ; je ne sais comment tout ça vient résonner au cœur de ce que vous êtes aujourd’hui et de là où vous en êtes chacun de vos questions de vie et de foi… Peut-être rendons grâce, tout simplement, que ce baptême de Marie-Anne nous soit donné comme une occasion pour réentendre ce que j’ai essayé de balbutier mais plus encore de l’appel que Dieu nous fait à nous laisser rejoindre par lui et à le laisser travailler nos cœurs…

Rendons grâce de cela, oui, et confions-lui ce qui nous habite, là maintenant, et ce que ces mots, peut-être, viennent réveiller en nous. Tous simplement…

Et tout simplement nous prenons quelques instants de silence pour laisser tout cela remonter en nous et pour l’offrir au Seigneur, que ce soit des questions, des actions de grâce, ou une confiance qui est là en nous ou qui nous gagne. Ce qui nous vient. Mais nous faisons ce pari de confiance que Dieu est là avec nous et que tout cela il veut le recueillir avec nous et le porter. Amen.

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