3 Novembre 2024
Je termine cette belle lettre encyclique du pape François, publiée il y a quelques jours alors qu’on ne s’y attendait pas. J’en écrivais déjà quelques lignes sur ce même blog, sur le contexte ecclésial de sa sortie, avec le Synode sur la synodalité – on retrouve via ce lien ce que j’en disais.
J’aimerais ici parler plus du contenu, du texte lui-même. C’est une très belle lettre encyclique, mais qui pourra dérouter. C'est beau car ça nous parle de l’amour de Dieu, ça nous parle du coeur aimant de Jésus et de l’appel qui nous est fait à vivre de ce même amour. Trouver là, en ce coeur aimant du Fils qui révèle le coeur aimant du Père, trouver là la source de toute vie missionnaire, la source de l’amour véritable, la source pour ce que nous sommes appelés à vivre à la suite de Jésus et à son école. Et en cela j’ai beaucoup aimé le chapitre 2, qui est une sorte de contemplation de Jésus en son abaissement et la manifestation concrète de l’amour du Père. Et j’ai beaucoup aimé aussi les derniers numéros sur la dimension missionnaire de cet amour, à partir du n°209 notamment.
C’est un beau texte, donc, mais pourtant déroutant. Du moins qui peut l’être pour un certain nombre d’entre nous. Déroutant car cette spiritualité et cette dévotion au Sacré-Coeur peuvent nous paraître d’un autre temps ou réservés à la piété des « gens simples » ; et peut-être se dit-on parfois que la parole d’un pape ce doit être est plus théologique que quelque chose qui pourrait sembler « pieux », non ? Sauf que justement. Comme je le disais déjà dans le post’ précédent n’ya-t-il pas à entendre la voix des plus « simples » aussi, l’Esprit Saint n’a-t-il pas aussi à nous enseigner par leur foi simple et confiante ? D’autant plus quand cette spiritualité du Sacré-Coeur nous dit ce qui est le fondement, le coeur, l’essentiel de ce que Jésus a voulu nous révéler et nous enseigner : l’amour de Dieu pour nous, son coeur qui se laisse toucher et qui nous appelle à nous laisser toucher aussi, et à brûler de cet amour qu’il veut pour donner ! C’est magnifique tout cela !
Ce qui peut être déroutant c’est que les chapitres 3 à 5 sont vraiment centrés sur cette dévotion au Sacré-Coeur (ch. 3) et sur les reprises spirituelles et théologiques au cours de siècles en ces dimensions que le pape François veut nous inviter à entendre vraiment et à vivre : pour la spiritualité personnelle (ch. 4) et dans la dimension sociale et missionnaire de notre vie spirituelle (ch. 5).
En conclusion le pape François nous dit d’ailleurs que cette lettre encyclique est vraiment liée aux deux précédentes, sur la création et l’urgence écologique – Laudato Si’ – et sur la fraternité universelle et l’amitié sociale – Fratelli tutti –, que cette lettre encyclique sur le coeur aimant de Jésus nous en donne ce que je vais appeler un peu vite les fondements : tout est lié à l’amour de Dieu que le Christ est venu révéler et manifester, cet amour sauveur dont il nous appelle à rayonner au coeur même de la création et de ce monde tellement défiguré par le mal et le péché, par la violence des hommes...
Cette lettre encyclique sera-t-elle le dernier grand texte du pape François ? Je me suis demandé...
Pour l’heure, allez lire ces pages, vraiment, et notamment ou déjà – je le redis – le ch. 2 (n°32-37) et les n°209-216. Il y a pas mal de belles choses aussi dans le ch. 3 – n’hésitez pas non plus !
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Pape François, Lettre encyclique Dilexit nos, octobre 2024 / Editions Emmanuel, 141 pages (petit format), 5€90 – mais c’est disponible aussi chez d’autres éditeurs, ou via ce lien (site du Vatican).