Intimité

Intimité

Voilà un p’tit roman assez beau mais un peu terrible. C’est triste, même, cette histoire, cet homme à bout de souffle qui s’apprête à quitter sa femme, après 6 ans de vie commune et deux beaux enfants qu’il aime beaucoup.

Nous sommes la veille au soir. Il est décidé, même s'il sent que ça pourrait rebasculer dans l’autre sens, que tout pourrait ne tenir qu’à un fil. Mais il n’en peut plus. Et il nous raconte comment il en est arrivé là, à cette décision. Il raconte Susan, sa femme, et leurs enfants ; il raconte aussi son père, et un peu sa mère ; il raconte son ami Victor ; et il raconte Nina.

Se sont-ils aimé ? Et qu’est-ce qu’aimer ? Comment durer ? Pourquoi le vouloir d’ailleurs ? Et est-ce si dur de pouvoir/vouloir s’aimer et construire pour tout-jours ? Voilà des questions qui traversent ces pages. Et la question du désir... et de cet appel à vivre plus grand, plus « large », cet appel qui peut nous prendre... La crise de la quarantaine ? Qu’est-ce qui nous manque alors ? Qu’est-ce qui peut faire flancher tout ce que l’on a construit ? Notre homme raconte et se raconte... Et il raconte ses mensonges aussi, aux autres mais peut-être même à soi…

La jaquette commerciale du bouquin affichait cette phrase de Nicolas Demorand, de france Inter, à propos de cette histoire : « Un superbe livre sur l’amour » ; mais est-ce si juste ? Sur le désir, oui, et sur le sens à donner à sa vie quand on croit avoir aimé et qu’on ne sait plus si l’on aime ? C’est plutôt ça je crois... Et ça donne un beau récit, littérairement parlant – mais un peu terrible, et triste...

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Hanif Kureishi, Intimité, Satellites, octobre 2024 (éditions Christian Bourgeois 1998), 167 pages (format poche), 8€50.

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