La confession

La confession

Je referme ces pages et je reste sans voix. Je suis sous le choc de ce que j’ai lu, cette histoire terrible…

Terrible, oui c’est le mot… Douloureuse, aussi…

Je reste sans voix, oui, comme abasourdi par ce qui là se raconte.

C’est d’ailleurs réussi, si j’ose ce mot un peu incongru. Réussi, oui, car ça m’aura tenu tout du long, tel un thriller haletant, impossible à lâcher. On veut savoir ce qui là se met en mots, ce qui se joue vraiment pour cette jeune femme, quel est ce terrible secret qu’elle tente de nous avouer, cet enfermement qu’est le sien. On est pris, oui ; impossible de refermer ces pages – ou quasi, car il a bien fallu dormir la nuit dernière et celle d’avant !

Terrible, donc, mais réussi – littérairement parlant.

Terrible aussi de ce que cela donne à voir d’un certain « catholicisme » et d’une façon de le vivre, tellement mortifère… Terrible, oui… Terrible ce qu’endure et raconte Agnès, la narratrice de ce récit : son mariage et sa vie d’épouse de militaire, leur désir d’enfants, son engagement militant contre l’avortement, et cette solitude…

C’est au final « glaçant », mais c’est prenant. C’est même « efficace » – du point de vue littéraire : le style, la construction, l’écriture  – et c’est (donc) réussi, vraiment.

Et moi je trouve, en plus, que c’est à savoir, à entendre… Non pas pour juger, non, mais pour apprendre à accueillir mieux, à écouter mieux toute détresse et à permettre qu’une mise en mots – libérante – soit possible, et donc à savoir entendre ce réel-là aussi et celles et ceux qui, traversés d’un tel désir de vie et une telle soif d’aimer, sombrent pourtant dans une telle désespérance…

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Romane Lafore, La confession, Flammarion, août 2024, 254 pages, 20€.

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