Homélie baptême de Martin

Samedi 4 janvier 2025 - Baptême de Martin

Is 42,1-7 / Ps 8 / Mt 3,13-17

 

La question qu’il faut qu’on se pose, là maintenant, c’est de savoir qu’est-ce qu’on va entendre de ces textes, pour nous aujourd’hui, et qu’est-ce que ça nous dit du baptême et donc de ce chemin que nous ouvrons aujourd’hui pour Martin ?

Ces textes ils nous invitent d’abord à contempler le Christ. Dans l’évangile c’est clair, c’est de lui qu’on parle, il est ce Fils Bien-aimé en qui le Père trouve sa joie. Mais dans la 1ère lecture aussi c’est lui qu’on peut contempler, dans cette annonce que nous fait le prophète Isaïe, l’annonce de ce serviteur que Dieu lui-même soutient et sur qui repose cet Esprit de Dieu, ce souffle de vie ; ce serviteur que Dieu lui-même va conduire et former, pour qu’il soit cette lumière des nations qu’annonce le prophète.

Or c’est bien ça que nous avons fêté à Noël : Dieu qui vient prendre chair en notre humanité, Dieu qui est cette lumière qui va illuminer les ténèbres de nos vies par sa présence et son salut, Dieu qui va se dire par son Christ et par celles et ceux qui seront envoyés à sa suite et qui vivront de son message, qui vivront son appel à aimer, aimer de cet amour sauveur que Jésus vient révéler et manifester…

Ça c’est notre foi. Notre foi au Christ. Et c’est promesse pour nous aussi. Nous aussi qui voulons suivre le Christ et vivre de ses appels ; parce que nous osons croire qu’il y a un Dieu qui existe et qui veut marcher avec nous, et parce que nous osons croire que son message est promesse de vie et de bonheur.

Voilà ce que nous célébrons cet après-midi, ce que nous voulons pour Martin : le mettre sur ce chemin-là. Qu’il apprenne à se laisser éclairer de la lumière de l’Évangile, pour en rayonner à sa mesure autour de lui. Ce sera le sens de la remise de la lumière à la fin de notre célébration : le Christ nous appelle à devenir lumière du monde à sa suite, il nous appelle à rayonner de sa lumière à lui, à vivre de sa Parole, à en devenir témoins. On pourrait dire : à devenir serviteurs de sa Bonne nouvelle dans le concret de nos jours, à notre petite mesure mais toute notre mesure.

Et pour ce faire il nous donne à nous aussi son Esprit Saint, sa force de vie et d’amour, l’Esprit de Dieu qui peut faire toute chose nouvelle en nos vies. C’est ce que signifiera tout à l’heure encore l’onction du Saint-Chrême, cette huile sainte, cette huile parfumée qui dit la valeur de nos vies aux yeux de Dieu et qui dit combien il croit en nous, combien il croit que nous pouvons, par notre vie, dire quelque chose de lui et même agir en son nom, combien nous pouvons, à notre mesure, répandre autour de nous la bonne odeur de son Évangile…

C’est d’ailleurs par cet Évangile et plus largement par les Écritures que Dieu peut nous former, nous façonner nous aussi. C’est par son Évangile et par toute l’histoire sainte racontée dans nos bibles qu’il va nous donner de comprendre qui il est, comment il veut et peut se rendre présent à notre vie, et quel est le chemin de bonheur qu’il veut nous proposer. Et patiemment nous apprenons à entendre, à comprendre, à le connaître ; et nous pouvons alors vivre ses appels et nous pouvons croire que ça change tout en nos vies, et même que c’est force de transformation pour ce monde, ce monde qui en a bien besoin, ce monde qui est tellement défiguré par le mal et la violence des hommes – on ne le sait que trop…

Voilà en tout cas le chemin sur lequel nous voulons mettre Martin et sur lequel nous sommes appelés à avancer nous aussi, un jour après l’autre…

Alors je ne sais où vous en êtes, chacun, de votre baptême, ni même de votre foi en Dieu. Mais osons entendre Dieu nous dire – et nous le dire à chacun – que nous sommes ses enfants Bien-aimés, qu’il veut nous accompagner chacun dans ce que nous avons à vivre et à traverser, et que le Christ nous promet à nous aussi son Esprit Saint, cette force de vie et d’amour qui le révèle comme Fils Bien-aimé du Père en qui le Père trouve sa joie.

Et puissions-nous faire nous aussi la joie du Père, tout simplement en apprenant à aimer comme il nous y appelle, aimer et pardonner, aimer comme le Christ nous a aimés. Et puissions-nous croire que l’amour est sauveur, qu’il est vainqueur sur tout mal, car c’est notre foi et croire en cela peut changer notre regard sur l’autre, sur le monde aussi, et sur les évènements et tout ce qui nous tombe dessus.

En tout cas Dieu veut pour nous cette joie, une joie intérieure qui est force de vie, une joie qui est du même ordre que la paix qui peut nous habiter, même dans les épreuves, une joie et une paix qui sont don de Dieu…

Je ne sais ce que vous vivez les uns et les autres et je ne sais si tout cela est facile à entendre ou pas trop. Je propose qu’on prenne quelques instants de silence pour laisser ces mots nous habiter et pour recueillir ce que ça éveille peut-être en nous, ce que ça éveille peut-être de questions mais aussi de confiance en Dieu. Et ce qui, là, remonte en nous, ce qui nous vient, tout simplement nous le déposons auprès du Seigneur, nous faisons ce pari de confiance qu’il entend et que nos vies l’intéressent, et donc qu’il peut porter cela avec nous, et même, je le crois, qu’il peut nous éclairer et déjà nous donner sa paix.

Et puis nous lui confions Martin en ce chemin qui s’ouvre pour lui. En demandant au Seigneur que chacun de nous, à notre petite mesure, nous sachions l’accompagner sur ce chemin de vie et de foi sur lequel il avance, ce chemin où il aura à apprendre et à découvrir petit à petit qu’il y a un Dieu qui est là, un Dieu qui veut marcher avec nous, un Dieu qui veut pour nous la paix et la joie. Amen.

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