24 Janvier 2025
Ce roman de Sandrine Colette a reçu le Prix Goncourt des lycéens 2024. Et c’est, de fait un super roman ; c’est, pour moi, une belle découverte et un beau récit. Certes c’est terrible, c’est un drame qui là va se mettre en mots, mais c’est très bien écrit et c’est bien mené. J’ai aimé le style et ce que j’ai envie d’appeler sa puissance narrative, comme j’ai aimé aussi la mise en récit elle-même.
Nous sommes dans un petit hameau qui s’appelle Les Montées. Deux familles vivent là, dont les deux mères sont jumelles, Ambre et Aelis. Juste avant leurs deux fermes il y a la maison de la vieille Rose qui vit là avec Bran, le narrateur. Qui est-il, on l’apprendra en cours de route…
Un jour arrive cette enfant sauvage, Madelaine, sortie de nulle part. Attachante tout autant qu’elle sera intrigante. Faudrait-il s’en méfier ? Ambre va l’aimer comme sa propre fille. Et Bran sera son compagnon de jeu et d’aventure dans la forêt.
Dans cette contrée rurale, et dans cette époque jamais précisée mais qui pourrait être du Moyen-Âge, il y a le fils du maître de ces terres, qu’il faut éviter à tout prix, violent et sanguinaire, violeur de femmes… Et dans cette contrée rurale il y aura aussi la famine et le froid d’hivers très rudes... La mort n’est jamais loin…
Tous, dans ce petit hameau, se battent et se démènent, se serrent les coudes, pour vivre… ou plutôt pour se nourrir un peu et pour survivre… un jour après l’autre. Jusqu’à ce drame terrible… par lequel commence ce récit et vers lequel tout nous conduit…
Que s’est-il passé ce jour là ? Au fil des chapitres tout va se mettre peu à peu en place pour comprendre et y arriver : les personnages, l’un après l’autre, et leurs liens ; mais aussi les lieux et le quotidien… Et ça nous donne un roman que je trouve très réussi. Terrible mais très beau. Qui, pour moi, mérite bien cette belle récompense qu’est, je trouve, le Goncourt des lycéens.
Notez par ailleurs que Sandrine Collette et ce roman ont aussi reçu le Prix Goncourt des détenus.
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Sandrine Collette, Madelaine avant l’aube, JC Lattès, août 2024, 248 pages, 20€90.