Espère | Pape François (l’autobiographie)

Ce livre a ceci de particulier qu’il aurait dû être publié à la mort du pape François. Mais y parlant abondamment de l’espérance, au regard de son histoire personnelle, il a finalement été décidé de l’offrir déjà aux lecteurs en cette année jubilaire.

En lisant ces pages on comprend l’homme et ses options théologiques, ses combats. Rien n’est le fruit d’idées toutes faites ou abstraites, mais derrière celles-ci il y a toujours des visages, des rencontres, des histoires humaines, des joies ou des blessures et des espérances... Ce livre aura donc cela aussi de particulier : nous donner de comprendre la pensée de ce pape au regard de ce qu’il a vécu. Tout simplement.

Plus de la moitié du livre concerne ses racines familiales et ses années d’enfance et d’adolescence. Elles ont été déterminantes et ont façonnées le pasteur que devint le jeune Bergoglio. Et peu nous est d’ailleurs raconté de ses année comme prêtre – sauf quelques pages rapides sur ses diverses missions et responsabilités chez les jésuites –, et quasi rien, ou très peu, de ses années d’épiscopat…

Après, de ses années de pontificat sont abordés quelques grands thèmes et convictions spirituelles, humaines et pastorales ; sont aussi racontés quelques événements et voyages qui auront été pour lui tout particulièrement marquants ; et sont brièvement évoqués quelques sujets qui ont pu faire polémique ou créer des tensions, et pour lesquels le pape François tente ici de s’expliquer assez simplement et sans détours – notamment le texte Fiducia supplicans ainsi que les débats sur la liturgie et la forme ancienne du rite – ; notez qu’il est aussi question, un peu, de la synodalité et de ce que cela appelle et dit de l’Église…

On pourra trouver que c’est quand même un peu long à lire, parfois un peu bavard, et de fait, comme à son habitude le pape parle d’abondance de cœur, et n’hésite pas à faire des détours avec tel ou tel souvenir, ou telle ou telle digression que ceux-ci lui inspirent. Mais ça reste facile à lire quand même, et c’est même plutôt agréable, car il parle simplement, tel un grand-père qui veut partager ses souvenirs et ce qui lui tient à cœur.

Je trouve donc que c’est une belle lecture, qui nous donne de comprendre ce pape et comment il aura conduit notre Église, avec foi et humanité, une Église de la miséricorde mais aussi du dialogue et de la rencontre, une Église qui soit au service de tous, et qui soit notamment et tout particulièrement proche et à l’écoute de l’humanité blessée…

Vous verrez, ça se lit quasi comme un roman, mais en tout cas pas comme une biographie qu’on aurait imaginée chronologique et exhaustive, non ; il faut se laisser conduire par ce qui se met en mots et recueillir-là ce que ça vient nous dire de l’homme et du pasteur qu’aura été le pape François ; tout simplement.

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Pape François (avec Carlo Musso), Espère. L’autobiographie, Albin Michel, janvier 2025, 392 pages, 22€90.