J’ai aimé ce film, même s’il y a pourtant quelque chose de troublant ou de déroutant... Mais j’ai aimé les ambiances, les paysages aussi, et puis l’acteur principal et son jeu.
Lui, c’est Réda, fils d’un oligarque algérien qui va se retrouver limogé au moment d’une sorte de reprise en main des entreprises nationales, alors qu’on est en plein changements de gouvernement – nous sommes au début des années 2020. Envoyé quasi de force faire son service militaire, pour l’éloigner du poste qu’il occupait à la demande de son père, c’est le début pour Réda d’une sorte de lente descente aux enfers – et peut-être même d’une sorte de crise d’identité plus profonde ?
D'effacé et soumis à son père, il devient celui que l'on veut évincer. Perdu et apparemment soumis et inoffensif, il va pourtant paraitre déterminé, petit à petit – déterminé à se venger, même – ; et on le découvre sous un jour finalement très paradoxal...
C’est déroutant parce qu’on a du mal à le saisir, justement ; et parce que la mise en scène de cela se fait alors par des éléments qui peuvent étonner – je pense ici à ce qui se joue et semble vouloir se dire avec les miroirs… Déroutant aussi combien Réda peut s’affirmer violemment, alors qu’on ne le sent pas venir... Mais au final, c’est bien vu, je crois. Et ça donne un film intéressant, original pour une part, presque surprenant. D’autant que le rythme est plus lent que l’impression que m’en avait donnée la bande-annonce – ça aussi c’est troublant et déroutant. Mais ça vaut le coup, je crois. En tout cas j’ai plutôt aimé. Faut juste se laisser faire.
Un film de Karim Moussaoui, avec Sammy Lechea.