Je suis tombé par hasard sur ce petit livre, dans la librairie d’un monastère. Je me suis laissé saisir par les quelques mots lus ci et là en le feuilletant pour voir, et je me suis lancé, je m’y suis plongé.
C’est court mais un peu dense, presque poétique, et parfois même un peu « mystique ». Il faut se laisser faire, laisser ces mots et ces pages travailler en soi et faire advenir pour soi ce qui peut là se dire et se donner. Telle fut en tout cas ma lecture, mon rapport à ce texte.
Maurice Bellet (jésuite, décédé en 2018), part de son expérience de la maladie. C’est la première partie de ces pages, qui sont d’ailleurs ses notes d’alors. La maladie avec l’inquiétude qui peut l’accompagner, la fatigue aussi qui peut même se faire lassitude, la mort qui gagne du terrain et peut questionner ce qui a été vécu et comment…
Et là, l’expérience quasi spirituelle de ce que notre auteur appelle « divine douceur », cette présence aimante qui est là, qui nous donne de goûter à une paix bienfaisante, malgré tout, cette présence qui se fait caresse, regard, compassion, tendresse, silence aussi, et patience. Quelque chose de divin qui vient se dire et nous rejoindre, nous toucher, au cœur de cette commune humanité profonde qui là s’en-visage et qui là se manifeste et se révèle.
La seconde partie de ce petit livre développe cela, et se ferait presque confession de foi à cette « divine douceur ». Est-elle de l’ordre d’une « bonté originelle » en nous, me suis-je demandé ?
Cette seconde partie est un peu moins concrète, elle m’a paru en tout cas moins évidente à lire ; mais peut-être parce que la question de l’épreuve de la maladie et de la souffrance, de la fatigue à vivre aussi, dont parle la 1ère partie, me marque plus particulièrement, du moins fut prégnante par moments ?
Ces pages ont quelque chose de consolant, d’apaisant, de doux, même si elles peuvent nous dépasser… Je crois qu’il faut juste se laisser faire, se laisser saisir par ce qui là vient se dire et se donner à nous, au cœur de ce que nous vivons et traversons. Tout simplement peut-être…
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Maurice Bellet, L’épreuve ou le tout petit livre de la divine douceur, Desclée de Brouwer, rééd. décembre 2019 (1ère édition 1988), 107 pages (format poche), 7€90.