Homélie Marie Mère de l'Eglise

Vierge de consolation

Lundi 9 juin 2025 – Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église

Ac 1,12-14 / Ps 86 / Jn 19,25-34

Avec ces lectures on entend bien, je trouve, comment cette fête de Marie Mère de l’Église est vraiment dans la continuité d’hier et donc du Temps pascal. Avec cette page d’évangile, qui nous rappelle la mort du Christ en Croix, et là, au pied de la Croix, la naissance de l’Église. Et puis cette 1ère lecture avec Marie et les apôtres au Cénacle qui attendaient le don de l’Esprit Saint, ce qu’on a fêté hier.

Marie au Cénacle avec les apôtres c’est l’Église priante et qui attend ce don de l’Esprit Saint promis par Jésus au jour de l’Ascension. Et avec elle, Marie, avec elle et les Apôtres, c’est nous tous qui sommes appelés à nous tenir là dans la prière, pour attendre et recevoir aujourd’hui encore l’Esprit Saint – c’est notre mission 1ère, et c’est ce que nous avons célébré  hier mais qui est l’affaire de toute notre vie, jour après, comme nous le rappelait l’autre-Christophe hier : faire de l’Esprit Saint notre compagnon de route.

En faire notre compagnon de route pour vivre aujourd’hui les appels de Dieu, vivre la mission même du Christ, chacun et ensemble. Mais pour faire sa mission à lui, pas nos trucs à nous, et donc écouter, chacun et ensemble, ce qui semble se dire en nous et comment la Parole nous appelle, pour discerner ensemble si c’est ce que le Seigneur semble vouloir aujourd’hui.

Faire de l’Esprit Saint notre compagnon de route, comme Marie se laissa saisir par lui pour enfanter le Christ au monde ; ce qui est bien notre mission : annoncer en paroles et en actes le Christ Jésus et la Bonne nouvelle du salut, devenir ses mains qui voudront bien apaiser toute blessure et prendre soin, devenir sa voix qui osera des paroles de réconfort et de salut, mais aussi de pardon et de réconciliation.

Comme dit notre évêque dans la Lettre pastorale qu’il nous adresse et dont Christophe a parlé hier soir : l’appel il est à suivre et nous faire proche du Christ-pauvre et donc de nos frères et sœurs les plus délaissés ou qui souffrent…

Et là, on rejoint une 2ème chose que je voulais vous partager pour cette fête de Marie Mère de l’Église, l’appel qu’elle nous adresse au pied de la Croix.

Au pied de la Croix elle est Vierge des douleurs et Mère de compassion. Elle souffre avec son Fils, évidemment, son cœur de mère ne peut pas ne pas être profondément affecté par la mort de son Fils et en plus une mort si violente. Et elle est en même temps donnée à Jean, et nous avec ; et réciproquement, appelés à porter nos souffrances aussi.

Elle est Vierge des douleurs et Mère de compassion.

Et c’est l’appel qui nous est fait à nous aussi, comme Église dont elle est la Mère. Elle peut nous enfanter à cet appel de l’Évangile de vivre le salut, l’annoncer, l’offrir au nom du Christ, mais aussi d’y croire pour nous-même et le recevoir.

Il s’agira très concrètement de nous tenir avec Marie au pied de la Croix. Contempler le Christ crucifié, et avec lui nous faire proche de celles et ceux qui souffrent, pleurer ce mal et tout chemin de mort qui défigurent toute vie, et devenir responsables les uns des autres, en actes, concrètement.

Le pape François a souvent dit que le « style de Dieu » ça peut se résumer en trois mots : « tendresse, proximité, compassion ». Et je me disais que c’est vraiment l’attitude de Marie, qu’elle est pour nous un exemple de cela, même dans la douleur. Et donc : même quand je souffre je peux me faire proche, je peux soutenir et me laisser toucher. Essayer en tout cas, le vouloir, et en demander la force.

Et ma petite expérience de la maladie, ou ce dont j’ai été témoin quand j’étais aumônier d’hôpitaux, c’est que même malade on peut le vivre déjà dans cette mission 1ère dont je parlais tout à l’heure qu’est celle de la prière : même malade on peut intercéder, on peut aussi se tenir en silence au pied de la Croix pour tous ceux qui souffrent et avec tous les sans-voix. Être là comme Marie, et avec elle.

Alors c’est vrai, parfois c’est difficile, quand la souffrance et la douleur sont trop fortes ou que la fatigue est trop prégnante ; mais justement, comme Marie au pied de la Croix, acceptons d’être soutenus par un autre – pour elle c’est Jean, pour nous ce sera celles et ceux qui sont là, de qui je me serais fait proche un jour mais surtout de qui je voudrais bien me laisser approcher – ça demande parfois un peu d’humilité mais je crois que Marie nous enseigne cela aussi.

Marie, je le redis, qui est Vierge des douleurs et Mère de compassion, Marie qui prie pour nous et avec nous.

Alors bien simplement, confions-lui ce qui nous habite et ce que ces mots viennent peut-être éveiller en nous. Et demandons-lui de nous ouvrir avec elle au don de l’Esprit Saint et d’apprendre patiemment à nous tenir avec elle au pied de la Croix pour celles et ceux qui souffrent et avec eux. Amen.

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