Les jours viennent et passent

Voilà un roman pour lequel il m’aura fallu m’accrocher, le deuxième tiers surtout, mais que je ne regrette pas d’avoir réussi à lire jusqu’au bout. C’est vraiment intéressant, même si le dernier tiers est assez terrifiant.

C’est l’histoire, sur plusieurs générations, d’une famille d’origine camerounaise, une histoire de femmes et de ce qu’elles auront vécu et traversé. Là-bas, ici en France, dans les camps de Bono Haram aussi.

C’est la vie difficile là-bas, la vie en Occident aussi ; mais c’est encore l’éducation par les religieuses missionnaires, là-bas, et l’espoir d’un avenir meilleur, la vie en France avec d’autres repères ; et c’est également l’histoire plus récente des conversions à l’islam et de la manipulation terroriste…

Anna est au soir de sa vie. Elle se rappelle et raconte. Il y a aussi sa fille unique Abi, avec ses problèmes familiaux, sa vie amoureuse un peu complexe et ses responsabilités familiales. Et enfin il y a Tina, l’amie de Max. Lui c’est le fils d’Abi, et elle, elle est là-bas au Cameroun.

C’est un peu l’histoire du Cameroun qui est là mise en roman, du moins une histoire du Cameroun, par le prisme de ces trois femmes et de ceux qu’elles croisent, aiment, ou fuient. Et c’est intéressant. C’est d’ailleurs ce que j’aime dans la littérature : nous conduire en ces « lieux » et ces histoires de vie que nous ne connaîtrions pas autrement… Une façon d’être au monde, et d’élargir notre regard…

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Hemley Boum, Les jours viennent et passent, folio, mai 2025 (Gallimard 2019), 400 pages (format poche).