21 Novembre 2015
Carmel de Mazille (carmel de la Paix)
Za 2,14-17 / Ps 44 (45) / Mt 12,46-50
Ces textes, ce matin, nous invitent comme toujours ou plutôt comme toutes les fêtes mariales à contempler le Christ, avec Marie et par Marie, et à entendre à quoi nous sommes appelés.
La 1ère lecture a commencé par un appel à la louange. Rendre grâce pour le Seigneur qui vient établir sa demeure parmi nous. En Marie. Et par Marie. Rendre grâce car c'est Bonne Nouvelle au cœur de ce que nous vivons, notamment en ce moment : au cœur des peurs, des désespérances qui peuvent nous guetter, ré-entendre que le Seigneur vient et n'abandonne pas son peuple ni ce monde, ré-entendre qu'il est là ; ne pas oublier de rendre grâce pour cela et pour ce qu'il fait de bon dans notre vie et pour tout ce qui est justement de l'ordre de la vie.
Et comme Marie qui est non seulement la femme du oui à la volonté de Dieu mais aussi la femme de la présence silencieuse et fidèle au cœur du mystère du projet de Dieu, jusqu'à la croix, comme Marie nous tenir en silence devant Dieu, même au cœur du doute, des peurs, des questions.
Nous tenir en silence pour laisser le Christ faire œuvre de paix en nous, pour que par nous, à notre mesure, petit à petit, la paix, sa paix, rayonne dans ce monde, autour de nous.
Nous tenir en silence devant Dieu pour que son Esprit Saint, sa force de vie et d'amour, souffle en nous pour que Dieu lui-même puisse continuer, par nous, à poser des actes d'amour en ce monde. Car, comme le dit le philosophe chrétien Martin Steffens, "plus ce monde est laid et mal-aimable, plus il a besoin de mon amour"...
Et nous tenir en silence devant Dieu pour entendre, au cœur de tout ce qui bouillonne en nous, les appels de Dieu, les appels de la vie. Entendre ce que l'évangile de ce matin appelle la volonté de Dieu.
Au cœur de ce que je vis, au cœur de ce que je porte en moi, au cœur de ce monde tel qu'il est, Seigneur, que veux-Tu que je fasse pour Toi, que veux-Tu que je fasse avec Toi ?
Nous voilà donc invités à rendre grâce ce matin car le Seigneur a établi sa demeure parmi nous et parce qu'il veut aujourd'hui établir sa demeure en nous. Ainsi, comme l'écrivait Etty Hillesum en juillet 1942, nous pourrons permettre à Dieu de garder présence en ce monde traversé par la violence.
Rendre grâce, donc, et nous tenir dans le silence, comme Marie jusqu'à la croix et jusqu'au don de l'Esprit Saint. Amen.