Homélie lundi 3 mai 2021

St Philippe et St Jacques, apôtres (fête)

[Carmel ND de Surieu]

1Co 15,1-8 / Ps 18 (19) / Jn 14,6-14

 

Fêter des apôtres c’est se rappeler que l’Église est apostolique. Ce qui veut dire deux choses :

  • D’abord qu’elle est fondée sur les apôtres – et la foi des apôtres –, qui ont vu et entendu le Christ Jésus, qui ont été formés par lui et qui, par lui, ont appris à connaître qui est le Père et le chemin pour aller à lui qu’est le Christ lui-même.
  • Et ça veut dire aussi que nous sommes envoyés avec eux, les apôtres, et à leur suite, pour vivre la mission que le Christ leur a confiée, sa propre mission d’annonce du salut. En paroles et en actes.

Et si l’Église est apostolique dans ce double sens-là c’est toute notre vie et notre vie à chacun qui doit l’être. Fondée sur la foi des apôtres et sur une vie avec le Christ Jésus qu’est celle-là même que les apôtres ont pu vivre, et donc nous mettre à l’écoute des récits qu’en ont fait les premières communautés chrétiennes et qui sont, nous le croyons, inspirés et donc Parole de Dieu. Et donc nous mettre à l’écoute de cette Parole pour que nous soyons vraiment, chacun avec nos charismes propres et dans la vocation qui est la nôtre, que nous soyons chacun et ensemble de ces envoyés dont le Christ a besoin pour que sa mission confiée aux apôtres continue et que la Bonne nouvelle du salut soit adressée au monde aujourd’hui encore.

Les apôtres – on l’a entendu dans la 1ère lecture – annoncent ce qu’ils ont reçu. La Bonne nouvelle de l’Évangile, qu’ils ont reçue en personne, et qu’ils ont reçu du Christ ressuscité. C’est ce que dit Paul qui de fait n’a pas vécu avec Jésus pendant les années de sa vie publique, Paul qui a pourtant rencontré le Ressuscité et qui a fait alors une expérience de salut, devenant témoin de la Bonne nouvelle de l’Évangile qu’il va d’ailleurs annoncer, on le sait, avec détermination.

Et j’ai été frappé de ce que Paul nous dit au début de notre 1ère lecture : « cet Évangile, vous l’avez reçu ; c’est en lui que vous tenez bon, c’est par lui que vous serez sauvés » … On dirait qu’il parle de lui ; mais surtout il ne s’adresse pas, là, à des missionnaires en train de buter sur je ne sais quelles difficultés, non, il s’adresse d’abord et avant tout à une communauté chrétienne qui essaye d’apprendre à vivre de la Bonne nouvelle de l’Évangile. Et qui a un peu de mal. Qui apprend, quoi…

« Cet Évangile… c’est par lui que vous tenez bon » … La Bonne nouvelle du salut en Jésus Christ est puissance de vie. Et j’entends dans ces quelques mots un appel qui est un enjeu pour notre vie à chacun, notre vie avec le Christ et à sa suite. Celui à la fidélité à la Parole et à la persévérance dans la foi.

« Cet Évangile… c’est par lui que vous tenez bon, c’est par lui que vous serez sauvés » … La fidélité au Christ et la persévérance dans la foi nous sont données et nous seront données par notre fidélité à écouter la Parole et à nous fonder en elle, dans la persévérance à contempler le Christ Jésus en cette Parole que nous recevons jour après jour et à nous donner les moyens de tenir dans cette persévérance-là.

Et au cœur de nos traversées de vie et de foi, au cœur de ces traversées qui parfois nous font douter ou vaciller, au cœur de ces nuits de nos vies, quelles qu’elles soient, y compris celles de la prière qui devient présence pure et combat, c’est notre fidélité au Christ par sa Parole, dans sa Parole, qui nous permettra de tenir et de faire l’expérience du salut, c’est-à-dire de la vie qui prend le dessus, qui nous traverse et qui nous donne de toucher du doigt que Dieu est là avec nous et nous relève.

L’enjeu pour notre marche quotidienne il est bien celui-là, celui de la fidélité et de la persévérance. Et c’est sans doute une des forces de la vie communautaire que de vous soutenir sur ce chemin là pour recevoir jour après jour la Parole comme une Bonne nouvelle et pour y contempler le Christ Jésus en sa vie donnée par amour et pour notre salut, le Christ qui est là avec nous, il l’a promis, et qui veut nous entraîner en sa dynamique pascale.

Alors nous pouvons marcher humblement avec lui et à sa suite ; et nos vies, humblement, témoignent de cette Présence et son salut.

Et vivre en dynamique pascale, avec le Christ, se laisser conduire par lui, cela nous mène au Père, comme nous le rappelle l’Évangile de ce jour (que nous entendions déjà samedi). Cela nous conduit au Père puisque le Christ est le Chemin, la Vérité et la Vie et puisque le connaître permet de connaître le Père. Vous vous rappelez, c’est la définition que donnera Jésus de la vie éternelle (cf. Jn 17,3). Ce vers quoi nous voulons marcher pour connaître pleinement le Père et le Fils, dans l’Esprit Saint, pour vivre en Dieu, pleinement, vivre pleinement ce qui déjà nous est donner de goûter et qui nous donne d’avancer et de croire en l’appel à tenir bon, croire que c’est chemin de vie et de salut.

Dans cette eucharistie, rendons grâce à Dieu le Père, pour la Bonne nouvelle de l’Évangile que nous avons reçue, en son Fils Jésus Christ,qui vient demeurer en nous pour que nous vivions de lui. Nous lui demandons que nos vies en soient signes pour d’autres dans notre humble marche personnelle, communautaire et ecclésiale… « Pour la Gloire de Dieu et le salut du monde » …

Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :