La nuit des pères

J’ai beaucoup aimé ce roman de Gaëlle Josse. Son style, tout en douceur mais dense en émotions. Cette histoire et la façon de la raconter, cette jeune femme qui parle à son père comme elle se parle à elle-même pour mettre en mots ce qui a été vécu et ce qui est en train de l’être.

Oui, j’ai vraiment aimé, une belle lecture qu’on aurait envie de faire durer encore un peu – là où d’autres fois on « dévore » tellement ça nous prend. Or « ça prend » aussi, on veut connaître la fin de l’histoire et comment on va y arriver, mais on voudrait pourtant que ça ne s’arrête pas tout de suite…

C’est l’histoire d’Isabelle qui raconte celle de son père, celle de leur enfance avec son frère Olivier, ce père qu’on pourrait dire violent avec elle – les mots, la façon de ne pas tellement la considérer, et même de peu l’aimer. Ce père vieillit, Olivier appelle sa sœur à venir les visiter. Il le faut. Et de fait. Alors elle raconte ce qui va se jouer là entre eux, ce que ça fait remonter comme souvenirs, l’imbrication et la violence parfois des sentiments, et leur histoire…

Et lui, Olivier, lui le frère, celui qui est resté là, que porte-t-il de tout cela, qu’aurait-il à nous raconter de lui, de leur père et de leur histoire familiale ?

Qui sommes-nous vraiment et qu’en donnons-nous à voir, qu’arrivons-nous à en dire aux autres, y compris nos proches ? Qu’avons-nous vécu qui peut-être nous marque à vie et impacte nos relations ? Voilà finalement ce qui sous-tend ces pages, cette lecture que j’ai trouvé si belle de vie, de densité de vie…

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Gaëlle Josse, La nuit des pères, J’ai lu, juillet 2023 (Les Éditions Noir sur Blanc, 2022), 187 pages (format poche), 7€40.