Celle qu’il attendait

Voilà un roman original. Digne d’une tragédie grecque il est pourtant léger et jovial, plaisant même, et parfois un peu étonnant... Vraiment original, oui…

C’est l’historie d’Eugénie et Joséphin, le hasard de leur rencontre – si le hasard existe –, la patience et l’attente l’un de l’autre, une sorte d’apprivoisement mutuel et progressif, et ce sentiment amoureux qui va grandir et les prendre, les saisir et les entraîner dans cette folle histoire.

« Folle histoire » ? Pas tant que ça, en fait, du moins pas si « folle ». « Décalée » et déroutante, oui. L’histoire, en tout cas, de leurs histoires respectives, de leurs secrets, leurs blessures. Une histoire aussi de poteries qui peuvent contenir tout cela et aider à se dire, à mettre en mots, à avancer…

Le style comme l’histoire c’est original et frais, presque poétique par moments, avec des accents féministes aussi ! Une lecture « pas prise de tête », qui fait du bien, presque légère – mais plus en apparence et dans le ton qu’elle ne l’est en fait.

Qui sont Eugénie et Joséphin, quelle est leur histoire blessée à chacun, pourquoi fallait-il qu’ils se rencontrent ? En voilà des questions au cœur desquelles ces pages nous plongent !

De Baptiste Beaulieu j’avais aimé son roman sorti plus récemment et intitulé Où vont les larmes quand elles sèchent ; là c’est vraiment très différent, loufoque par certains côtés, mais c’est bien aussi.

Allez, encore un mot… Au début de la lecture je me disais : y’a presqu’un p’tit côté Amélie Poulain ; puis ça prend son « envol » propre, le style comme l’histoire… Mais si je reste dans la métaphore du cinéma, vous verrez que ça prend au final un tournant ou une coloration qui pourraient faire penser dans l’idée à du « Christopher Nolan » – mais version Comédie dramatique – ; je n’en dis pas plus, je vous laisse découvrir peut-être et en juger alors…

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Baptiste Beaulieu, Celle qu’il attendait, Le Livre de Poche, mai 2022 (Fayard, 2021), 327 pages (petit format), 8€90.