Homélie baptême de Diane

Samedi 11 juin 2022

Tt 3,4-7 / Ps 97 / Mc 4,1-9

 

Qu’est-ce qu’on va entendre de tout ça, pour nous ? C’est la question qu’il faut qu’on se pose !

Dans ce qu’on vient d’entendre à l’instant, avec cette parabole de l’Évangile, il est question de ce qui est semé et de savoir ce que ça va devenir. Belle parabole du baptême que nous célébrons, même si dans cette histoire que Jésus raconte, ce qui est semé ce n’est pas la foi mais la Parole de Dieu. Vous me direz on n’est pas forcément très loin, car la Parole – la Parole de Dieu – c’est justement ce qui peut nourrir et même enraciner la foi, notre foi en Jésus Christ qui est en sa personne et toute sa vie Parole de Dieu, celui qui nous dévoile et nous révèle qui est Dieu et comment il veut et comment il peut se rendre présent à notre vie et à ce monde, et pour-quoi...

C’est bien ce que Diane aura à découvrir, ce que Diane aura à apprendre, petit à petit, au fil de sa vie et de ce qui lui sera partagé de qui est Dieu et de son projet de vie et de salut pour nous.

Et c’est bien ça ce baptême que nous célébrons, au sens où c’est bien une entrée sur un chemin de vie où nous apprenons les uns les autres à croire qu’un Dieu est là et nous aime, croire qu’il est un Père tout-aimant et de ce fait là qu’il nous appelle à une sorte de fraternité universelle, au nom même de son amour de ce monde.

C’est ce que Jésus est venu nous révéler de Dieu. Un Dieu-Père qui nous veut partenaire de sa vie et de son projet de salut, un Dieu qui nous appelle à devenir fils et filles de son amour, à l’école du Christ Jésus, et à son écoute, un Dieu qui murmure en nous sa présence et nous appelle à vivre les appels de l’Évangile dans le concret de notre vie et de nos relations.

Et pour ce faire, pour que ça porte du fruit, il faut de fait que sa Parole soit semée en nous. Mais plus encore qu’elle prenne racine et puisse se déployer.

On l’a entendu dans le propos de Jésus, la semence peut être étouffée ou ne pas arriver à prendre racine ou tomber sur un sol pierreux, ou je ne sais quoi d’autre. Or l’enjeu c’est qu’elle tombe pourtant dans une bonne terre, l’enjeu – si j’ose le parallèle – c’est que Diane soit une bonne terre – et nous aussi d’ailleurs, si nous croyons que Dieu attend quelque chose de nous en ce monde.

Je ne sais pas quelles sont vos connaissances en jardinage, mais soyez rassuré on ne peut guère faire pire que les miennes. Ceci dit, ce dont je suis plutôt convaincu c’est qu’il n’y a pas en soi de bonne ou de mauvaise terre. Il y a des terres plus fertiles que d’autres, sans doute, des terres plus naturellement fécondes que d’autres, peut-être. Mais ce dont je suis sûr c’est qu’il n’y a en fait et surtout que des terres qui sont à travailler, des terres qu’il faudra « dépierrer », « déroncer », des terres qu’il faudra tout-jours bécher et arroser.

Et ça veut dire, en ce qui nous concerne, que la semence de vie éternelle ou de foi qui est comme déposée aujourd’hui dans le cœur de Diane, ça prendra toute son ampleur, toute sa saveur, à la mesure de ce que nous lui permettront que ça devienne en elle. A la mesure du travail que nous ferons pour que ça prenne racine en elle – et en nous aussi, d’ailleurs. Et quand je dis « en elle » je veux aussi dire : dans sa vie et par sa vie.

Et ça c’est vraiment le rôle premier des parents et des parrain-marraine. D’où votre engagement en début de célébration à accompagner Diane dans un chemin d’éducation chrétienne.

Et c’est aussi le rôle de la communauté chrétienne et de l’Église, que de nous donner ces moyens là et de permettre que Diane découvre la présence du Christ ressuscité dans sa vie, qu’elle puisse découvrir qu’il y a bien un Dieu qui est là avec nous, un Dieu qui veut porter avec nous nos joies comme nos peines, ce Dieu sauveur dont parlait notre 1ère lecture, sauveur au sens qu’il veut pour nous le bonheur et la vie, qu’il nous veut libérés de toute peur, de tout mal, de toute mort, au cœur même de ce que la vie nous donnera d’affronter et de traverser. Mais dans cette espérance qui est la nôtre et qui peut être un réel moteur de vie et de confiance que quoi qu’il arrive, avec lui, Dieu, et malgré les apparences immédiates parfois, la vie est et sera plus forte que tout mal et que toute mort. Et que c’est dans cette espérance-là, cette foi-là, que nous sommes invités à plonger pour vivre, vivre vraiment.

Être baptisé, la plupart d’être vous le savent, être baptisé ça veut dire être plongé. Être plongé dans la mort et la résurrection du Christ. C’est à la fois une promesse de vie et un appel à vivre : nous laisser ressusciter par le Christ, et pour cela nous laisser éclairer et former par sa Parole, pour devenir à notre mesure des « ressuscitants » pour d’autres, des témoins en actes de l’appel à aimer.

Pour reprendre un mot de la 1ère lecture encore, et comme Jésus l’a dit un jour à ses disciples (en Lc 6,36) : il s’agit d’être et devenir miséricordieux comme le Père est miséricordieux. La miséricorde c’est quoi ? Comme disait le pape François pur l’annonce du Jubilé de la miséricorde il y a déjà 6-7 ans, la miséricorde c’est l’amour qui console, qui pardonne et qui donne l’espérance.

La miséricorde – c’est moi qui ajoute – c’est l’amour qui s’approche à hauteur de l’autre, quel qu’il soit, notamment pour prendre soin de lui, et notamment quand la vie le clouerait au sol pour lui permettre alors de pouvoir se relever et reprendre la route…

Alors je ne sais comment vous recevez les uns les autres ces quelques mots, au regard de votre foi ou de ce que vous vivez. Mais je propose qu’on prenne quelques instants de silence pour laisser tout cela nous habiter, et accueillir bien simplement ce que ça éveille en nous et pourquoi pas l’offrir en prière, le confier au Seigneur, pour que ce baptême de Diane, ce matin, nous renouvelle au cœur de ce que nous sommes aujourd’hui. Amen.

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