L’insouciance

L’insouciance

Voilà un roman avec une certaine puissance de l’écriture et de la narration. Un roman terrible pourtant, où la mort nous frôle souvent, au cœur d’une soif de vivre qui se cherche ou dont on pourrait finir par désespérer avec celles et ceux que nous rencontrons là.

Plusieurs vies se croisent en ces pages et se recroiseront : Romain, de retour de la guerre en Afghanistan ; Marion, pour qui écrire fut salutaire et qui a épousé François, richissime chef d’entreprise dont la vie va pourtant se désagréger petit à petit, jusqu’à l’impensable ; et Osman, qui de petit éducateur de cité va devenir secrétaire d’État…

Tous se croisent et se recroissent, et avec la eux la question raciale – juifs et noirs – et celle de « l’assignation identitaire ». La question aussi de la place des femmes et de leur propre ascension sociale, notamment dans ces hautes sphères de la société où nous sommes emmenés.

Au fil des pages je me disais qu’elles auraient aussi pu avoir comme titre L’invention de nos vies, comme le précédent roman de la même Karine Tuil que j’ai lu il y a peu…

Un roman tout autant magnifique que terrible. Puissant aussi. Mais qui nous laisse un peu suspendu… avec ces questions : finalement, qu’est-ce que vivre, vivre vraiment ? Et qu’est-ce que le bonheur, ou plutôt qu’est-ce qui peut rendre vraiment heureux ? D’autant plus quand la vie semblait tout vous donner puis semblerait tout vous reprendre…

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Karine Tuil, L’insouciance, folio, mars 2022 (Gallimard, 2016 / folio 2018), 529 pages (format poche).

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