Le passeur

Le passeur

L’histoire est saisissante. Terrible. Celle de Seyoum, jeune érythréen, passeur en Lybie. Qui est-il, pourquoi cette violence, comment en est-il arrivé là et à ça ?

Avec son histoire, c’est aussi celle de Mahida qui nous est également racontée, et celle des soubresauts politiques des années 2000 en Érythrée.

On parle souvent de ces migrants aux conditions de vie et de fuite terribles, prêts à tout pour traverser la Méditerranée, et on aurait vite fait d’avoir un avis un peu tranché sur le scandale de ce que représente ces passeurs et ce commerce dont ils sont partie prenante. Ce roman, nous invitant à déplacer un peu le regard et à nous placer de l’autre côté, du leur, m’intéressait pour cela et m’a interpelé. Je ne regrette pas. C’est vraiment intéressant. Outre que c’est en plus bien écrit.

Ces pages, en courts chapitres, nous font vivre le présent de Seyoum et de son métier de passeur, en Lybie. Et elles alternent avec son histoire en Érythrée et sa propre fuite, 10 ans auparavant. Pour entendre ce réel-là, celui d’un migrant devenu passeur, une histoire de survie et d’engrenage, de peurs et de violence aussi…

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Stéphanie Coste, Le passeur, folio, février 2022 (Gallimard, 2020), 141 pages (format poche) / Prix folio des lycéens.

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