Mon maître et mon vainqueur

Mon maître et mon vainqueur

Ce récit de François-Henri Désérable a reçu le Grand Prix du roman de l’Académie française 2021.

J’ai trouvé original dans la forme : le narrateur raconte au juge qui l’a convoqué l’histoire de son ami Vasco à partir de ces petits poèmes qu’on a trouvés avec lui. Et racontant l’histoire de Vasco c’est en fait celle de Tina qui vient avec, leur passion amoureuse, leur amour impossible puisque Tina doit se marier avec Edgar, le père de ses deux enfants.

Que s’est-il passé pour que le narrateur soit là devant un juge, on ne le sera précisément qu’en toute fin du récit. Pour l’heure notre homme raconte. Et au fil du récit ce sont Verlaine et Rimbaud que l’on croise, et avec eux : Baudelaire, Hugo, Apollinaire et Aragon. C’est original.

C’est plutôt bien écrit, le style est alerte, même si le récit est parfois « cru », l’imaginaire du narrateur ne se censurant pas beaucoup. Et au fil du récit la tension monte, on sent la violence qui vient – et qui, moi, a fini par me laisser un peu « brassé » jusqu’à ce que ça bascule et retombe alors.

Je le redis : c’est original, bien mené, plutôt prenant. Mais c’est l’histoire terrible d’une passion qui peut tout emporter sur son passage, un couple qui « joue avec le feu » alors même que l’un et l’autre – comme le narrateur et nous avec – sentent bien qu’il faudrait ne pas aller plus loin…

Sur la couverture, annonçant le Prix reçu de ce roman était mis en exergue cet extrait de critique de Jean-Paul Enthoven dans le journal Le Point : « Drôle, intelligent, rieur, léger – comme toutes les histoires d’amour (très) fou » ; mais moi je n’ai pas trouvé que ce soit drôle et encore moins léger… J’aurais plutôt dit ou écrit : grave et dense…

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François-Henri Désérable, Mon maître et mon vainqueur, folio, mars 2023 (Gallimard, 2021), 215 pages (format poche).

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