Homélie Jour de Noël 2020

Vendredi 25 décembre 2020

Is 52,7-12 / Ps 97 (98) / He 1,1-6 / Jn 1,1-18

[Messe animée par les jeunes « en galères » de la communauté du « Grain de Sel »]

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Je ne sais pas dans quel état d’esprit vous êtes là ce soir, dans quel état d’esprit vous êtes au terme de cette année si particulière et éprouvante par bien des égards…

Mais l’appel qui nous adressé en cette fête de Noël – que ce soit hier soir déjà ou ce matin à la messe de l’aurore mais encore ce soir – l’appel qui nous est adressé est résolument un appel à la joie, un appel à la louange et à l’action de grâce. Car, nous a dit le prophète Isaïe dans la 1ère lecture, « le Seigneur console son peuple », il révèle son salut, et c’est Bonne nouvelle !

C’est même, a dit aussi Isaïe, l’annonce de la paix qui vient et qui advient. Et l’appel est d’autant plus à la joie que Dieu l’avait promise, cette paix, et – je le rappelais lors du 2ème dimanche de l’Avent –  que Dieu, en Jésus qui naît à Noël, est Dieu qui tient promesses !

La paix est liée à la joie. Et nous le savons, notre monde comme beaucoup d’entre nous ou beaucoup autour de nous, avons tellement besoin de cette paix et de cette joie. Peut-être d’autant plus dans le contexte actuel de la pandémie et du climat anxiogène que ça crée. Et en même temps, nous sommes en droit de nous demander que peut réellement changer cette fête de Noël, pour notre monde et pour nos vies !?

Celui que nous fêtons en ce jour, Jésus, nous révèle le visage de Dieu, un visage de Père qui nous aime et veut nous sauver du mal. Et il nous révèle, Jésus, le chemin de vie et de bonheur véritable que nous propose Dieu le Père.

Lui Jésus, le Prince de la Paix – comme disait Isaïe hier soir –, lui, Jésus, est le Verbe de Dieu, il est la Parole de Dieu faite chair – on vient de l’entendre – ; il est Celui qui a pris notre condition humaine pour nous rejoindre vraiment et nous parler au nom de Dieu, d’homme à hommes – si j’ose cette expression. Il est donc Celui qu’il nous faut apprendre à entendre toujours et encore, notamment par ces textes où Dieu veut se donner à connaître et à comprendre et par lesquels il veut nous parler aujourd’hui encore !

Oui, Jésus, le petit enfant de nos crèches, Celui que nous célébrons depuis sa mort et sa résurrection, Celui qui nous rassemble à chaque eucharistie, Jésus est le Verbe de Dieu, la Parole faite chair, comme nous l’a redit l’Évangile de ce jour de Noël. « En lui est la vie », avons-nous entendu, lui qui est « la Lumière des hommes », ajoutait St Jean, la lumière qui « brille dans les ténèbres » et que les ténèbres ne peuvent arrêter.

Il est la Vie, il est Lumière qui peut nous éclairer, et les ténèbres de nos vies ne peuvent l’en empêcher si nous les traversons avec lui.

Homélie Jour de Noël 2020

Est-ce que c’est Bonne nouvelle pour vous, ce soir ? Ou, pour le dire autrement : qu’est-ce que ça peut vouloir dire concrètement pour notre vie aujourd’hui, dans le réel concret de notre quotidien à chacun ?

Je l’ai dit, Jésus est le Verbe de Dieu, la Parole de Dieu, il est la Parole que Dieu nous adresse aujourd’hui encore pour se révéler pleinement à nous, et il est notamment Celui par qui Dieu se montre comme étant le consolateur dont nous a parlé le prophète Isaïe.

Jésus – je le répète souvent – nous révèlera que Dieu nous aime de cet amour de miséricorde qu’il est lui-même en actes, cet amour qui console et qui pardonne et qui nous ouvre ainsi à l’espérance. Cet amour qui appelle à prendre soin de l’autre quel qu’il soit.

Voilà qui est Dieu, voilà son projet de bonheur pour nous, à savoir l’assurance et l’espérance qu’au cœur des nuits de nos vies, comme celle de la nuit de Noël, et qu’au cœur des ténèbres qui envahissent ce monde et notre histoire à chacun, une lumière est là, une présence. Certes, fragile et vacillante. Fragile comme un petit enfant nouveau-né qu’il faut protéger et comme ce nouveau-né que nous fêtons et qu’on avait laissé à l’écart, nous disait l’évangile de cette nuit. Une présence qui pourrait nous échapper, une présence à côté de laquelle nous pourrions passer sans nous en rendre compte, mais qui est là, pourtant, qui est bien là, et qui peut illuminer notre vie, si on la reconnaît, si on le reconnaît lui Jésus, lui qui est la présence de Dieu qui nous est donnée, présence concrète dans l’histoire, présence concrète de ce Dieu qui console, qui apporte le salut, et qui fait ainsi grandir la paix en nous et ainsi, par nous, en ce monde.

A ma petite mesure, si vous me permettez un petit témoignage perso, je peux vous assurer que ce n’est pas que des mots ou qu’une espèce de consolation facile, non : je peux témoigner que Jésus le Fils de Dieu, le Verbe de Dieu, est bien cette Lumière intérieure qui est et qui a été pour moi cette force et cette paix dans ma traversée de la maladie avec laquelle je me bats, qu’il est cette présence de salut, cette présence qui sauve quand nous perdons confiance en la vie ou quand le découragement peut nous guetter, il est cette présence indicible qui devient présence de Vie si nous osons nous tourner vers Lui et crier avec Lui vers le Père. Dans la prière.

Oui, il est là, comme il le promettra après sa résurrection, il est bien là pour qui implore de reconnaître sa présence qui éclaire la nuit qu’il nous faut traverser. Oui, il est là, il est bien là pour qui implore de reconnaître sa présence qui réchauffe quand le doute ou le découragement pourraient nous gagner. Il est là, oui, dans le silence de la prière qui apaise ; et il est là aussi dans la présence concrète de ces proches qui écoutent, qui consolent et qui prennent soin de nous ; il est là par chacun de nous, quand nous sommes de ces mains qui pansent les blessures ou de ces voix qui osent des paroles de réconfort et d’espérance. Et il est là encore dans le mystère de l’eucharistie qui nous rassemble ce soir, où il vient établir sa demeure en chacun de nous et parmi nous, et ainsi en ce monde qui a tant besoin de lumière et de paix.

Elle est là cette victoire que nous avons chantée dans le psaume, c’est la victoire de la paix et de la joie qui gagnent nos cœurs et que nous sommes appelés à rayonner autour de nous, en l’accueillant – cette paix –, en l’accueillant, lui Jésus, en apprenant toujours et encore à l’écouter, que ce soit dans le silence de la prière, mais que ce soit aussi dans sa Parole, la Parole proclamée ici à la messe ou partagée dans une Frat’, mais encore dans la Parole priée et méditée, quand nous arrivons à faire silence et à offrir ce temps-là au Seigneur.

Voilà ce que nous célébrons en ce jour, voilà pourquoi nous sommes en fête. Voilà ce qui nous met en joie et qui doit nous conduire à la louange et à l’action de grâce, au cœur du réel de ce que nous avons à vivre, au cœur de ce que nous traversons de difficile, pour certains d’entre nous, au cœur de ce qui a besoin de lumière et de paix, en nous et dans ce monde ; tout cela que nous offrons au Seigneur dans cette eucharistie.

Alors prenons quelques instants de silence, et demandons-lui ce soir qu’il vienne ici nous rejoindre, qu’il vienne au cœur de tout cela prendre demeure en nous, et qu’il dépose au cœur de tout cela paix, joie, consolation, lumière et salut. Nous lui demandons qu’il nous cela donne cela dès ce temps de Noël, au cœur de ce que nous vivons chacun. Amen.

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