Tenir debout

Il aura été mon dernier roman de l’année 2024. Et je ne regrette pas. Je l’ai même « dévoré » ! Certes ce n’est pas de la grande « littérature » – comme le très beau La Petite Bonne que j’ai découvert et lu il y a quelques jours et dont vous pouvez relire quelques lignes de présentation en cliquant ici –, mais c’est prenant, ça m’aura tenu jusqu’au bout, et j’ai même eu droit à quelques larmes qui m’auront pris par surprise en finale de ces pages – fait suffisamment rare avec un roman pour que je le mentionne !

Mélissa Da Costa nous raconte ici l’histoire douloureuse de François et de Léo – Éléonore. Lui voit sa brillante carrière de comédien stoppée nette par le bus qui l’a percuté sur son scooter, et elle, avec qui il allait tout juste emménager, voit sa jeunesse et ses rêves partir en miettes. D’autant que l’après à venir sera rude, et parfois même violent. Il refuse de se battre pour vivre, et elle de le voir sombrer ainsi. Et si lui doit réapprendre à vivre autrement et espérer pouvoir peut-être un jour tenir debout c’est aussi le combat qui s’annonce pour elle : tenir, rester debout pour lui, pour eux…

C’est une plongée douloureuse que nous faisons-là avec eux. Avec cette rage destructrice qui habite François et ces découragements qui vont parfois prendre le-dessus chez Léo. C’est l’histoire des combats de ces hommes et ces femmes dont la vie est fauchée par un drame, qui doivent apprendre à consentir au réel de ce qui est désormais, pour s’autoriser à vivre et oser avoir des projets, pour apprendre là à retrouver goût à la vie en ce qu’elle sera, et à aimer aussi, et se laisser aimer…

C’est vraiment réussi, pour moi en tout cas. Sans doute est-ce peut-être même le plus abouti des romans de Mélissa Da Costa, de tous ceux que j’ai lus !? J’avais beaucoup son Tout le bleu du ciel ; j’avais particulièrement aimé aussi son Je revenais des autres et la suite, Les douleurs fantômes ; je recommande donc celui-ci également, même s’il paraît qu’il aurait été moins apprécié par un certain nombre de fans de notre auteure. Vous l’aurez compris : je ne suis pas d’accord avec eux !

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Mélissa Da Costa, Tenir debout, Albin Michel, novembre 2024, 602 pages.