Les femmes du bout du monde

Les femmes du bout du monde

J’ai beaucoup aimé plusieurs de ses précédents romans, notamment Je revenais des autres et Les douleurs fantômes ou encore avant son Tout le bleu du ciel. Un ami proche l’ayant remarqué m’a offert celui-ci, le dernier de Mélissa Da Costa.

Ai-je aimé ? Pour dire vrai : moins que les autres. Même si c’est pas inintéressant ; si c’est même plutôt bien pensé et construit, autour d’une chanson qui sert de fil rouge, et cette façon de dévoiler et mettre en mots, petit à petit, cette histoire blessée de l’héroïne de ces pages – cette façon de mettre en récit et comment cette jeune femme, Flore, va se réconcilier petit à petit avec son histoire et arriver à la raconter.

Mais n’est-ce pas un peu toujours pareil ? Une jeune femme blessée, qui se retire ou veut se retirer du monde, prendre de la distance avec elle-même, son histoire et les autres, et qui peu à peu, dans la rencontre – et notamment la rencontre d’autres personnes qui ont elles-mêmes pu être fragilisées ou violente n’es par la vie –, comment elle se réconcilie avec elle-même, son histoire et les autres ?

Certes le cadre est ici bien différent, au bout du monde, en Nouvelle-Zélande. Et c’est surtout une histoire de femmes, plus que dans d’autres romans précédents. Mais justement. C’est l’impression que ça m’a donné : une histoire pour femmes. Un peu macho comme remarque intérieure, je vois l’accorde, mais ça m’a habité…

Après, pourquoi pas. C’est intéressant. Comment cette jeune femme s’est senti devenir l’objet de son mari, notamment pour avoir coûte que coûte un enfant. Comment elle a tout fait pour exister pour lui, pour plaire, pour correspondre, puis comment ça a viré et comment elle a fini par se dégoûter d’elle-même et s’enfermer dans une sorte de fuite mortifère…

Et avec elle, ces deux autres femmes, Autumn et Milly, cette mère et sa fille chez qui notre héroïne se retrouve, ces deux autres femmes qui ne se sont jamais vraiment remises du décès du père et époux qu’elles ont tant aimé et qui vivent sans pour autant s’autoriser à vivre vraiment, sans oser prendre tout à fait leur envol… Comment l’arrivée de Flore va tout changer, déséquilibrer puis équilibrer autrement les relations et laisser la vie se frayer un passage, pour elles trois…

Je ne peux en dire plus sauf à trop en dire déjà pour celles et ceux qui voudraient quand même aller lire ces pages. Alors bonne lecture, si tel était votre cas ! Et vous me direz !

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Mélissa Da Costa, Les femmes du bout du monde, Albin Michel, mars 2023, 379 pages, 21€90.

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