La petite menteuse

Le titre est un peu dommage – peut-être même raté ? – mais à part ça ce qui me vient d’emblée c’est qu’il y a en ces pages une sorte de puissance de la narration et du récit. Ça m’aura pris quasi dès le départ et ça ne m’aura pas lâché. Alors même que le sujet n’est pas des plus « fun » puisqu’il s’agit d’une histoire de procès et de viol. C’est justement là que c’est réussi, puisque ça m’a entraîné dans plongée captivante et magistrale.

Alice est avocate. Lisa est victime. Après un premier procès qu’elle a gagné un second en appel doit s’ouvrir pour lequel Lisa décide de changer d’avocat et de prendre une femme. Lisa n’a que 20 ans, elle en avait 15 au moment des faits, et elle veut que la vérité soit vraiment faite et entendue, elle est prête, quel qu’en soit le prix et quoi qu’on en pense. Qu’on la croit ou pas.

C’est l’histoire d’un procès ou la victime se trouva embarquée dans son récit, bien au-delà de ce qui aurait dû. Tout le monde voulait que la vérité soit faite sur cette affaire, tout le monde s’accrocha à l’histoire que Lisa leur raconta, mais si « les bonnes intentions » avaient pris le dessus et si la vérité était autre ?

Ces pages nous plongent dans les rouages de la Justice – une Justice parfois défaillante – mais aussi dans le monde complexe de l’adolescence – et de ces « jeux » séducteurs filles-garçons auxquels s’adonnent certains, avec ces formes de dérives dans lesquelles ils peuvent se trouver parfois entraînés… C’est, de mon point de vue, très réussi ; un bon roman, sur un sujet pourtant difficile.

C’est visiblement un premier roman pour cette auteure – si j’en crois la 4è de couverture –, une auteure qui a déjà consacré plusieurs livres au monde de la Justice – si j’en crois la liste de ses divers ouvrages et publications, au début du livre.

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Pascale Robert-Diard, La petite menteuse, Collection Proche, août 2023, 167 pages (format poche), 7€90.

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En roman et à propos de procès et de viol, je recommande toujours l’excellent Les choses humaines de Karine Tuil – ainsi, d’ailleurs, que le film qui en a été fait.