Une vie

 

Ce film est très émouvant. Et Anthony Hopkins interprète magistralement Nicholas Winton, cet anglais qui sauva 669 enfants juifs entre mars et septembre 1939, juste avant l’invasion de la Pologne et le début de la guerre. Il avait visité quelques mois auparavant des camps de réfugiés à Prague, après l’invasion de l’Autriche et des Sudètes, et s’était laissé touché par ces enfants qui risquaient de mourir dès que l’Allemagne envahirait la Tchécoslovaquie. 250 autres auraient dû rejoindre Londres mais leur train – le 9ème convoi – fut stoppé au moment même son départ, le 3 septembre 1939, le jour même l’entrée des forces allemandes dans Prague qui signa l’entrée en guerre de la France et de la Grande-Bretagne.

Dans le film nous sommes en 1988, Nicholas Winton est un vieil homme qui décide de mettre un peu d’ordre dans ses affaires. A qui confier l’album-journal qu’il constitua 50 ans auparavant, avec les photos de tous ces enfants, quelques lettres, et les adresses des familles d’accueil qu’il leur trouva ? Il finit par intéresser un journaliste qui l’invitera sur le plateau d’une émission de la BBC et là ce sont plusieurs centaines d’enfants de l’époque qui vont retrouver celui qui leur sauva la vie – et qui mourra en 2015, à l’âge de 106 ans.

Le film alterne entre les deux époques, au fil des souvenirs qui remontent et qui vont envahir Nicholas Winton – qui avait tu son histoire et appris à vivre détaché de ce passé et d’une certaine culpabilité à n’avoir pu sauver tous les enfants. Il n’a d’ailleurs jamais voulu être un héros, seulement sauver ces vies. C’est sa fille Barbara qui mettra par écrit son histoire, et c’est ce récit-là qui a inspiré ce film – que je recommande donc vivement : une très belle page d’histoire et d’humanité. Un film de James Hawes.

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