Le récit du Pèlerin

Le récit du Pèlerin

Il y a 500 ans celui qui sera à l’origine de la Compagnie de Jésus – les jésuites – fut gravement blessé au combat. Allait s’en suivre tout un chemin de « conversion » et d’apprentissage à comprendre ce que Dieu veut pour lui et comment entendre cela. Ce qu’on appellera « discernement ».

Quelques années après cet événement fondateur, entouré des premiers compagnons, il fera mettre par écrit son histoire, ce récit dit « du Pèlerin » – puisque c’est ainsi qu’il y ait présenté et nommé.

En ce jour où il est fêté – le 31 juillet – relire ces pages est une belle façon de l’honorer. Celle en tout cas que j’ai choisie ces jours !

Avec cette quasi autobiographie il nous raconte donc son chemin de foi et de discernement, comment cela fut à l’origine de cette « Compagnie de Jésus » et plus largement ou plus fondamentalement de cette école spirituelle qu’on dira « ignatienne ». Un chemin avec lui dans son apprentissage à repérer ce qui se joue en lui de motions intérieures, ce qui le met en paix et en joie – et qu’il appelle consolations – et au contraire ce qui semble provoquer inquiétude voire angoisse, ce qui le laisse « pas bien » ou « insatisfait », et dont il apprend à entendre que ce n’est pas ce que Dieu veut.

Avec Ignace on apprend aussi ce que peut vouloir dire s’abandonner à la Providence pour faire la volonté de Dieu, ce qu’est l’obéissance à ce qu’il semble indiquer au cœur des événements qui viennent et qui peuvent confirmer ou infirmer une décision ou une intuition reçue.

On assiste enfin à la naissance des retraites des Exercices spirituels – qui sont la mise en mots de sa propre expérience spirituelle et de ce qu’il en tira comme enseignements pour ses premiers compagnons. 

Cette lecture nous plonge au cœur d’une époque – marquée par la guerre et par la peste – et au cœur de la vie d’un homme qui voulut tout quitter pour suivre le Christ. La vie d’un homme angoissé par son péché et la quête de Dieu, un homme qui se trouvera inquiété par l’Inquisition et les autorités ecclésiastiques car sa radicalité et son enseignement attireront de nombreuses personnes autant que ça interrogera certains.

Voilà des pages qui nous donnent de comprendre mieux l’homme et sa spiritualité. Dans le récit qu’il en fit lui même dans les dernières années de sa vie. Un témoignage précieux. Et un récit qui se lit quasi tel un roman.

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Saint Ignace de Loyola, Autobiographie, éditions du Seuil, coll. Livre de Vie, 1962, 185 pages (format poche).

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Ce récit se trouve aujourd’hui édité chez d’autres et souvent sous le titre Le récit du Pèlerin. On en trouve aussi des versions actualisées, dans un style de notre époque, voire « romancées » tel Inigo de François Sureau que je recommandais il y a quelques années sur ce même blog.

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